Certains sont flatteurs, d’autres un peu ridicules, mais tous sont tirés d’une anecdote en général… instructive sur le joueur désigné. Sélection de quelques-uns de nos surnoms de footballeurs préférés.
Claude Makélélé, solide au milieu
Avec le petit récupérateur, pas mal de choses étaient concentrées sous la ceinture. Encore dans les mémoires pour sa sortie testostéronée sur le Brésil de 2006 (« Brésil ou pas, m’en bats les couilles… Brésil ou pas, Ronaldinho, machin chouette, rien à foutre »), Claude Makélélé, on peut le dire, en avait dans le pantalon. Surnommé « Mi-cuisse », le Français faisait souvent l’objet de plaintes de ses adversaires, qui trouvaient inéquitable le fait qu’il joue avec trois jambes. Ses capacités anacondesques ont été repérées très tôt, à Nantes, son deuxième club (après Brest). Un jour, après un entraînement, Coco Suaudeau, alors à la tête des Canaris, voit le cheval sortir de la douche et déclare que son anatomie doit « faire du bien à sa copine ». Or la petite amie du joueur, à ce moment-là, n’est autre que… la fille de son coach ! Cette incartade n’a pas empêché « Mi-cuisse » de faire une grande carrière. Ou plutôt : une très très grande.
Dennis Bergkamp, les ailes coupées
Il y a le Hollandais volant, un bateau fantôme mythique, et il y a Dennis Bergkamp, le « Hollandais non volant », tout aussi mythique. L’ex-joueur d’Arsenal a réalisé une belle carrière malgré une paralysante peur de l’avion, due à une alerte à la bombe dans un appareil, en 1994. Résultat : devenu phobique, Bergkamp ratait les matchs à l’extérieur de son club ou de son équipe nationale s’il ne pouvait prendre le train ou la voiture pour s’y rendre. Aérien sur le terrain, très terre à terre en dehors.
Vinnie Jones, la tête de l’emploi
Un joueur brutal, un vrai. L’un des nombreux surnoms de Vinnie Jones, « La Tronçonneuse de Wimbledon », se passe d’explication. Il savait comme personne se faire des camarades. Paul Gascoigne par exemple, auquel il avait susurré, pendant un match, qu’il allait lui « arracher l’oreille avec les dents ». Jones était au moins autant boucher que footballeur, comme on vous en parlait déjà ici. Après sa carrière de joueur, l’Anglais a incarné des gangsters au cinéma, principalement, mais aussi « Le Fléau » dans X-Men : L’Affrontement final. Ce qu’il a en fait toujours été ?
Socrates, une précision chirurgicale
Qui a dit que tous les footeux étaient stupides ? Sûrement pas ceux qui ont connu le regretté Socrates, contre-exemple absolu de cette idée répandue. À tel point, d’ailleurs, que son surnom lui est venu de ses capacités intellectuelles hors normes. L’Auriverde était titulaire d’un doctorat en médecine, chose assez rare pour un footballeur de niveau international. Meneur de jeu brillant, « Le Docteur » s’est également fait remarquer durant la dictature militaire brésilienne. Au début des années quatre-vingt, il fut l’un des instigateurs de la Démocratie corinthiane, unique cas d’autogestion d’un club (les Corinthians) où les joueurs votaient les décisions de l’institution. Leader sur le terrain, en dehors, voire au bloc, Socrates était décidément un homme à tout faire.
Lucho Gonzalez, le bon petit soldat
Un commandant ne lâche jamais ses troupes, c’est peut-être pour ça que Lucho Gonzalez, 37 ans, est toujours en activité au Brésil, à l’Atlético Paranaense. Son surnom, « El Comandante », n’est pourtant pas dû à un amour immodéré pour les militaires, mais plutôt à un malentendu. Lors d’un match disputé sous les couleurs de Porto, Lucho marque un but puis cherche son fils dans les gradins. Les lumières l’aveuglent, il met alors sa main droite sur son front, en mode visière, comme un soldat saluant son chef. Les supporters croient son geste volontaire : la légende « El Comandante » est née.
Luis Suarez, le fin gourmet
L’Uruguayen déguste les adversaires, en se gardant cependant de bouffer la feuille. Luis Suarez est devenu « Le Cannibale » alors qu’il évoluait à l’Ajax. Lors d’un match en 2010, affamé, il tente de becqueter Otman Bakkal, du PSV. Après s’être délecté de Branislav Ivanovic en 2013, du côté de Liverpool, il s’aperçoit durant le Mondial 2014 qu’il n’a jamais goûté au « Gorille » ; Chiellini en fait les frais. Depuis son arrivée au Barça, « Le Cannibale » a semble-t-il rangé les crocs pour sortir les griffes. Et ça fait toujours aussi mal.
Frank Rijkaard, la salive à la bouche
Le lama est un animal réputé pour cracher. Frank Rijkaard est un Néerlandais réputé pour la même chose. En huitième de finale de la Coupe du monde 1990, les Pays-Bas affrontent l’Allemagne. Le milieu défensif de l’AC Milan marque Rudi Völler à la culotte. À la suite d’un tacle sur l’attaquant, Rijkaard écope d’un carton jaune et, en se replaçant, crache dans le mulet de l’Allemand. Trente secondes plus tard, échauffourée, les deux joueurs sont exclus et « Le Lama » vise à nouveau les cheveux de Völler… Bernard Lama, lui, au moins, savait se tenir.
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