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Fabrice Fiorèse, une vie de polémiques

Quasi dix ans après la fin de sa carrière, son nom fait toujours grimacer les amoureux du football. Doué balle au pied, Fabrice Fiorèse a réalisé un honorable parcours, sur le terrain. Pour ce qui est de la cote d’amour en tribunes, il reste encore et toujours le visage de la trahison. Il faut dire que l’ancien Parisien, puis Marseillais, s’est donné du mal pour faire de son nom l’un des plus détestés de l’histoire du foot français.



Quand l’ancêtre d’Orelsan faisait des siennes…


 

Fabrice Fiorèse a été formé à l’Olympique Lyonnais, le natif de Chambéry a traversé la France dès ses 21 ans, pour atterrir à Guingamp, en 1997. Reléguée en Division 2, la formation bretonne surnage au second échelon national et ne tarde pas à remonter. Emmenée par un trio de feu Pancrate/Malouda/Fiorèse, l’équipe costarmoricaine surprend et séduit les observateurs par son jeu offensif. En confiance, Fiorèsinho soigne ses stats et commence à intéresser des clubs plus huppés.

En janvier 2002, il débarque au PSG de Luis Fernandez, qui fait directement de lui un titulaire. Dans ce Paris époque Ronaldinho, Pochettino ou encore Okocha, Fiorèse prend du galon et découvre un nouvel environnement. À peine un an après son arrivée, sa grotesque simulation face à Bordeaux, pour obtenir un penalty, commence pourtant à susciter quelques regards noirs et suspicieux. Tête haute, FF garde le cap et continue de planter et de distribuer des caviars. Fidèle à la tradition, tant que le niveau de jeu est là on est moins regardant sur le reste. Pendant un temps…

Proche de Frédéric Déhu, Fio est très affecté quand son compère quitte le Paris Saint-Germain pour le rival olympien, en début de mercato 2004. Une embrouille avec Coach Vahid viendra sceller le sort de celui qui avait pourtant rempilé quelques semaines auparavant, se sentant « à 300 % parisien ». En urgence, il est envoyé sur la Canebière le 31 août 2004, à 23 h 45. Et ne peut s’empêcher de balancer quelques scuds au club de la capitale à peine quitté, le comparant à une secte et à une prison.

 

Dès son arrivée à Marseille, Fioranelli suscite une certaine animosité. Les crachats balancés à l’encontre des fans de l’OM, un an auparavant, sont peut-être un début d’explication… Fiorèse rassure tout le monde d’entrée de jeu en clamant son amour pour le maillot phocéen (« le club de mes rêves »). La légende est en marche !

Du côté parisien, la haine pour le joueur ne s’est guère estompée. Elle atteint son paroxysme en novembre, lors du retour de l’intéressé (et de son acolyte Fredo) sur la pelouse du Parc des Princes. Entre les sifflets, les banderoles hostiles se succèdent, dont la mémorable : « Fiorèse, tu simules aussi avec Déhu ? » Du jamais-vu au Parc pour le retour d’un joueur parti chez le rival bucco-rhodanien. Côté gazon, c’est Sylvain Armand qui s’occupe de son cas. Ce qui est peu au goût de l’ex-Parisien : « Il a failli me péter la cheville alors qu’il n’avait rien à voir dans ces histoires. Vraiment un petit con. » Trop injuste, vraiment !

 

Sur le terrain, le ptit gars déçoit. Incapable de se fondre dans le style de sa nouvelle équipe, il est petit à petit mis sur la touche. Indésirable, il est envoyé en prêt du côté du Qatar dès la saison suivante. Puis à Lorient celle d’après. Histoire de mettre une dernière douille à son ex, il plante deux buts au Parc et en profite pour faire le beau devant un public toujours aussi remonté.

Un ultime coup d’éclat en forme de bouquet final. Fio résilie son contrat avec l’OM en fin de saison et s’exile en Ligue 2, à Amiens puis à Troyes, dans l’indifférence totale. En 2009, à 34 ans, il met un terme à sa carrière, ne se sentant plus en phase avec ces jeunes qui n’ont plus aucun respect entre eux ni envers leur club… Un dernier tacle pour la route, histoire de signer la sortie.

 

Mais la routourne a tourné. Expert ès-trahison, le « Judas » en sera victime en 2012. À la suite de la vente de sa villa dans le Sud, le couple Fiorèse se fait braquer à domicile par trois petits voyous lyonnais. Réticent à livrer le cash issu de l’opération, monsieur se fait kidnapper. Il parvient à s’échapper en brisant la vitre du 4×4. Les écoutes téléphoniques des trois lascars remontent jusqu’au commanditaire, Ghislain Anselmini, ancien coéquipier du joueur (à l’OL puis à l’En Avant) et ami du couple. Après tout, on a les amis que l’on mérite…

Aujourd’hui, Fabrice Fiorèse vit paisiblement à Annecy, où il tient un restaurant, ouvert avec son associé Matt Pokora.

 

 

 

© Panini/Old School Panini – Twitter OManiaque, Histoire_du_PSG – YouTube canal32sports