La finale de la Coupe du monde a opposé deux équipes Nike. En demie, il y avait trois représentants de la marque à la Virgule, plus un onze habillé par Adidas (celui qui a eu « le seum »). L’hégémonie d’une poignée d’équipementiers (Nike, Adidas, Puma…) sur le football mondial est évidente. C’est pourquoi Passe D a décidé de parler des autres, ceux qui sont moins visibles mais bien présents, et qui tentent, parfois par tous les moyens, de se faire remarquer dans cet univers hautement concurrentiel.
Des équipementiers qui tentent
de se distinguer… ou de survivre
Under Armour
Tellement concurrentiel, même, qu’il faudrait presque avoir la carrure d’un super-héros pour se signaler aux yeux du monde. C’est en l’occurrence la voie qu’ont choisi les Américains d’Under Armour, en 2017, en surfant sur la vague du moment. Pour présenter les maillots de Southampton, un dessin animé en deux parties, de deux minutes chacune, fait s’affronter quatre footballeurs super-héroïques du club anglais à des vilains en costard. Le tout dans l’esprit des films Avengers, avec coopération de quatre personnages à la clé. Sur le terrain, par contre, les joueurs ont bien planqué les slips moulants et leurs pouvoirs pour finir… 17e de Premier League, soit premier non-reléguable. N’est pas Iron Man ou Captain America qui veut.
Ils sont aussi chez Under Armour : AZ Alkmaar, Lokomotiv Moscou…
Kappa
L’équipementier italien, qui habille Naples ou Angers, a fait le buzz avec le maillot du Club Deportivo Palencia en 2015. Non, cette équipe de D4 espagnole ne vous dit rien, mais vous n’avez pas pu passer à côté de leur tunique figurant l’expression « On y laissera notre peau » (d’ailleurs le titre de la campagne pub). Illustration littérale, donc, puisque le maillot représentait les muscles du corps humain. Une horreur visuelle mais un coup marketing fou, le site du club ayant même craqué quand la « chose » en question a été disponible à la vente. Kappa n’en est cependant pas à son coup d’essai : en 1995, le maillot extérieur bleu cyan à figures géométriques du Barça, c’était eux. L’élégance à l’italienne, ce n’est plus ce que c’était.
Ils sont aussi chez Kappa : Betis Séville, Sassuolo, Torino, Charleroi…
Uhlsport
Cette saison, en Bundesliga, le Fortuna Düsseldorf va porter haut les maillots confectionnés par Uhlsport et se joindre, en cela, à la majorité des gardiens de la L1 qui font déjà la promotion de la marque. Ainsi, 80 % de ces derniers habilleraient leurs mains, à défaut du reste, avec les gants de l’équipementier allemand. Qui est hégémonique dans le domaine des cages, avec des portiers bien connus en têtes d’affiche : les champions du monde Steve Mandanda, Alphonse Areola et Hugo Lloris, même si celui-ci évolue en Angleterre. Mais on peut également citer, a contrario, Ali Ahamada ou Apoula Edel, qui ont jadis sévi en Ligue 1 des Uhlsport aux pognes. Si l’habit ne fait pas le moine, les gants ne font pas non plus les arrêts.
Ils sont aussi chez Uhlsport : Elysia, ballon officiel de la Ligue 1 Conforama, la Tunisie, Waasland-Beveren…
Kelme
De prime abord, le maillot du Rayo Vallecano capte l’attention grâce à son design rappelant ceux de River Plate ou de l’équipe nationale du Pérou. En 2014, pourtant, le club madrilène, habillé par la marque espagnole Kelme, fait plus fort en se servant des jerseys pour défendre des causes. L’extérieur, noir avec une diagonale arc-en-ciel, s’affiche aux couleurs du mouvement LGBT, quand le third, gris et rose, honore la lutte contre le sida. Un pourcentage du prix de chaque tunique vendue est même reversé à diverses associations. Malgré le geste, louable quoi qu’on en dise, les maillots dédiés aux « héros anonymes du quotidien » font polémiques. Cette philanthropique action du président du club est perçue comme démagogique et intéressée par les supporters. Ce qui est certain, c’est que le Rayo est descendu en D2 à l’issue de cette saison. Avant de débattre sur les maillots, autant se concentrer sur ceux qui les portent.
Ils sont aussi chez Kelme : Alavès, Espanyol Barcelone, Huesca (l’équipementier « remporte » la Liga !)…
Hungaria
Comme son nom ne l’indique pas, la firme Hungaria est française, et habillera le Stade de Reims en L1.
Son fait d’armes ? Avoir contribué à emmener le pays dont elle porte le nom en finale d’un Mondial. C’était en 1954 et l’équipe de Hongrie, avec Ferenc Puskas devant, était alors intraitable (deux défaites entre 1950 et 1956). D’où son surnom : « Onze d’or » (ou encore les « Mighty Magyars »). Chaussée par l’équipementier Hungaria, la formation hongroise, en 4-2-4, impressionne la planète foot mais s’incline en finale face à une nation qu’elle avait pourtant laminée 8-3 en phase de poules : l’Allemagne de l’Ouest, qui portait évidemment des crampons Adidas bien germaniques. Heureusement pour la France, elle n’a pas eu besoin, pour accéder à la finale d’une Coupe du monde, d’être équipée par une marque nationale, et encore moins par une qui porte son nom.
Ils sont aussi chez Hungaria : des rugbymen (Toulon, La Rochelle, Oyonnax)…
On aurait pu mentionner de nombreux autres équipementiers, quelque peu en retrait du trio d’ogres. Compatriote d’Under Armour, New Balance est bien plus développé (Liverpool, Athletic Bilbao, Nantes, Lille, Porto…). L’Italie est prolifique avec notamment trois « jeunes » marques, assez peu connues et plus ou moins bien représentées : Errea (Parme, l’Islande, l’Éthiopie, Épinal…), Givova (Chievo Vérone, Beitar Jérusalem, le champion du Kosovo KF Drita…) et Legea (le promu Frosinone, le Monténégro…). Avec la relégation de Crotone et Benevento, la Serie A a respectivement « perdu » Zeus et Frankie Garage Sport, dommage… Côté firmes allemandes, citons la tout aussi récente (1989) Jako (Bayer Leverkusen, Hanovre 96, Heerenveen…). Et ce petit tour d’horizon, non exhaustif, ne serait bien sûr pas complet sans évoquer la cerise sur le gâteau, le meilleur pour la fin, le petit mais désormais célèbre irréductible breton, notre Patrick national (Guingamp) !
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