À l’occasion d’une rencontre exceptionnelle qui défie les lois de l’espace et du temps, deux équipes de légende s’affrontent. Deux compos faites de joueurs mythiques, de ceux qui laissent des traces, au figuré comme au propre. Mais avant tout deux teams à la philosophie diamétralement opposée.
D’un côté, les Bouchers. Esprit Street Fighter dans la tête, tendance Leatherface dans les jambes. De la trempe des vrais bourrins, le genre qu’on n’aimerait pas croiser dans un bar de hooligans polonais. Mais attention, tout n’est parfois qu’apparences ; se ferait-on de fausses idées sur ces hommes farouches ? Masqueraient-ils un cœur tendre derrière leur comportement de furieux ? Quoi qu’il en soit, sur le gazon, ces fiers diplômés CAP Boucherie ne sont pas là pour faire des papouilles et honorent leur cursus avec motivation.
De l’autre, les Romantiques. Tour à tour poètes, rêveurs, rebelles, mélancoliques, incompris… La crème des terrains, la caution véritablement artiste du game. La crinière au vent, le regard dans le vague. Traduisons, des apôtres de l’ami Lalanne, le talent démesuré en plus. Ils aiment la balle, ils aiment le jeu – vers l’avant –, le foot total. Total régal. Alors, ce profil d’esthète, synonyme de fragilité psychologique ? Voire physique ? Ces jouisseurs et leurs sucreries peuvent-ils résister aux assauts de barbares alléchés par l’odeur du sang ?
Avant d’ouvrir le bal, voici le premier volet de cet événement inédit, avec le passage en revue des effectifs et des encadrements.
PuppyBreakers FC
Harald Schumacher, la facilité, eu égard à son attaque fessière sur Battiston. L’homme a fait son mea culpa. Mais pour avoir joué le match en question sous éphédrine (il l’a confessé), un produit dopant stimulant, il mérite ses gants de titu.
Raymond Domenech, pour avoir gagné son titre, « Le Boucher », à… 18 ans, lors de son premier match pro à l’OL ! Bon, OK, il n’était finalement pas l’auteur du tacle incriminable, mais ses crampons n’ont pas chômé par la suite.
Pepe, pour l’ensemble de son œuvre. Et pour cette poignante révélation : « À 13 ans, je rentrais chez moi et je m’entraînais à faire des tacles tout seul jusqu’à avoir les genoux ensanglantés. » On connaît la suite.
Jaap Stam, « La Bête », « Le Roc de Kampen », un beau bébé de 1,91 m, avec la tête et le profil de l’emploi, passé maître dans l’art de l’étranglement. Il n’hésite jamais à rentrer dedans pour « sauver les siens », syndrome Bruce Willis oblige.
Andoni Goicoechea/Goikoetxea, « Le Boucher de Bilbao », un petit côté Javier Bardem dans No Country For Old Men. Mais, surtout, un tacle à 7 mois de suspension sur la cheville de Maradona.
Éric Di Meco, « La Faucheuse », auteur de la punchline « L’Art de découper un mec » et garantie médiatique de l’équipe.
Mark van Bommel, « Mark la Garce ». Une Orange sanguine sans égal pour faire des crasses en douce tout au long de la partie.
Vinnie Jones, ou « La Tronçonneuse de Wimbledon ». À ceux qui ne le savaient pas encore, non, vous ne rêvez pas : « Vinnie le Dingue », c’est bien le Bullet-Tooth Tony de Snatch. Idéal pour la promo. Ses surnoms ne sont en rien usurpés.
Nigel de Jong, « La Tondeuse ». Adepte du kung-fu, il est l’incarnation parfaite de la prolifique école batave.
Roy Keane, une bouche aussi grande que son charisme et des tacles aussi appuyés que ses coups de sang. Un chef de guerre irlandais, intimidations et provocations comprises.
Diego Costa, pendant offensif de Mark van Bommel niveau coups en traître. Diego l’embrouille. Il est le virus qui s’insinue chez les adversaires, la faille dans la matrice de toute mécanique en apparence bien huilée.
Banc :
Oliver Kahn (mix de Ronald Koeman et Schwarzenegger, il engueule régulièrement ses coéquipiers avec une rage de damné), Marco Materazzi (parce que, vraiment, on n’y arrive toujours pas…), Cyril Rool (un coup de pouce pour l’aider à rattraper le Colombien Gerardo Bedoya et devenir le recordman des cartons rouges de tous les temps), Kevin Muscat (lorsqu’il était aux Glasgow Rangers, ses dirigeants l’empêchaient de disputer tous les derbys contre le Celtic, de peur qu’il ne fasse dégénérer gravement les rencontres déjà sulfureuses), Joey Barton (pour le récompenser de ne pas être retourné en prison), Franck Ribéry (le boucher de la syntaxe, fossoyeur de Molière, l’Undertaker de la langue française), Luis Suarez (heureux détenteur de couronnes toutes neuves).
Entraîneur :
Le pitbull calabrais Gennaro Gattuso a gagné ses galons de coach du PuppyBreakers FC à l’aide d’une seule vidéo :
Présidents :
Éric Cantona et Terry Butcher ont pris en exemple la réussite du duo Caïazzo-Romeyer à Saint-Étienne et formé un duo plein d’ambition(s). The King, qui a démocratisé le high kick, digère ainsi son échec à l’élection présidentielle française de 2012. Quant à l’Anglais, fan d’Iron Maiden, nul doute qu’il offre un visage plus que représentatif du club au public. Michel Der Zakarian n’a pas voulu constituer la triplette, on se demande pourquoi.
Et aussi :
La totalité du Crazy Gang de Wimbledon, les Portugais du CF Canelas 2010, des dizaines d’Anglais et de Néerlandais, Emir Spahic…
Real Dancing Kings
Joël Bats, la Soli Solitude ne passera plus par toi, le Real Dancing Kings est une grande famille. Abandonne le Café-Chagrin-Pas Bien et retourne vite aux caisses.
Javier Zanetti, le gars qui fait toute sa carrière européenne à l’Inter, qui ne prend son premier rouge qu’au bout de 548 matchs de Serie A, qui fait des dons à des œuvres caritatives, qu’a la tête du mec sympa… Et qui s’appelle Javier, dédicace à Pastore, forfait pour le match.
Franz Beckenbauer, le Kaiser au port altier. Fin, racé, sa relance est d’une poésie à faire déprimer Zahia.
Paolo Maldini, l’élégant. Bel homme, l’œil brillant, il marie son parcours à l’AC Milan. Fair-play et respecté, pour ne rien gâcher.
Fernando Redondo, un gentleman stratège, stratège gentleman. Classe et technique, « Le Prince » refuse de jouer un Mondial avec l’Argentine s’il doit se couper les cheveux. Ce brushing au poil, c’est cadeau.
David Beckham, pour la touche Brad Pitt dans Légendes d’automne (ou Hanson, c’est selon). On n’oublie pas son pied droit, l’un des plus lyriques de l’histoire.
Xavi, qui a lui-même booké sa place : « Je suis un romantique du football », a-t-il plusieurs fois martelé. Ou la grâce d’une auto-sélection.
David Ginola, parce qu’il a tourné dans Les Feux de l’amour avec Lorie. Parce que cette vignette Panini d’« El Magnifico », avec une photo sur la rade de Brest, est incroyable. Et parce qu’il le vaut bien. Et qu’il a un incroyable talent…
Dragan Stojkovic, le magicien yougoslave à la réputation de prodige maudit. Mais la chaîne en or qui brille fait toute la différence, surtout du côté Marseille.
Roberto Baggio, « Il Divin Codino », ou « Le Divin à la queue de cheval », un délice à contempler dans ses exploits. Rebelle touché par la grâce, il illumine de toute sa palette créatrice. Et, accessoirement, c’est un dieu de la permanente.
Gary Lineker, ou « Mister Nice Guy ». Il n’a jamais reçu le moindre carton (ni jaune ni rouge !) en 568 matchs chez les pros.
Banc :
(N.B. : suite à un arrangement – dont nous ne connaissons pas la teneur – entre le président du Real Dancing Kings et la fédération internationale, l’équipe est autorisée à inscrire davantage de remplaçants sur la feuille.)
Alain Casanova, Vagner Love et Victor Hugo Montaño (les bien nommés), Thiago Silva (sur le banc pour être rentré en retard du Brésil), Juan Roman Riquelme et Dennis Bergkamp (pénalisés à cause de leurs cheveux trop courts), Carlos Valderrama (une machine à caviars, pourvoyeur d’orgasmes de générosité), Enzo Francescoli (parce que bon, l’idole de Zidane, quand même… pourquoi vous croyez que celui-ci a appelé son aîné Enzo ?), Dominique Rocheteau (de chouettes bouclettes rebondies, un « Ange vert » mystérieux, expert ès crochets fabuleux).
Entraîneur :
Reynald Pedros. Aulas l’a soûlé. Le génie gaucher délaisse les féminines de l’OL pour prendre la tête de la sélection d’artistes.
Président :
Michel Platini, un meneur indispensable pour résoudre quelques petits problèmes « techniques ». Au-delà de ça, « Le Roi Michel » sera plus qu’utile pour faire respecter le règlement à la lettre dans un face-à-face contre une bande de bouchers.
Et aussi :
La totalité de l’AS Monaco 2016-2017, beaucoup de grands messieurs déjà partis, des dizaines de Sud-Américains, Paul Poète Pogba…
À la lumière de ces compositions, des faits très intéressants sautent aux yeux.
Côté PuppyBreakers FC, il apparaît que le flanc gauche de la défense pourrait certainement impacter le taux d’agressivité d’un être humain. Ça se bousculait au portillon alors que, sur la droite, les postulants se faisaient plus rares. Une piste à creuser niveau politique ? Probablement pas. Pour ce qui est du système de jeu, c’est tout naturellement un 5-4-1 qui a été choisi. Attention, pas celui avec deux latéraux pistons. Non, on demande bien à la ligne arrière de bloquer tout ce qui vient, et au carré du milieu de faire le ménage. Pas de meneur offensif, non. Pour faire quoi ? L’attaquant esseulé est suffisamment hardi pour rôder de façon inquiétante dans toute la moitié de terrain adverse.
Côté Romantiques maintenant, le concept est évidemment tout autre. Un 3-5-2 à belle gueule, avec des joueurs de ballon portés vers l’avant. Une majorité de charmeurs, enchanteurs de la passe, du geste inouï, du but d’anthologie. Pour la plupart des hommes d’exception, enclins à ravir le public plutôt que leur coach, avec une idée fixe : la beauté du football. Et des crinières d’enfer, à faire saliver n’importe quelle WAG ou groupie des années 1950-1990.
Le décor est planté, la température monte. Rendez-vous très prochainement pour le coup d’envoi de cet affrontement homérique, truffé de péripéties et d’émotion(s). Une nouvelle page des annales du ballon rond est en train de s’écrire, ne manquez pas l’occasion d’en être le témoin.
N’hésitez pas à préparer votre propre rencontre inédite et à défendre votre compo sur les réseaux ! Si besoin de choper des joueurs, le Panini Store peut être bien utile, notamment avec les nouvelles pépites du Mondial 2018.