Alors que Thierry Henry est revenu (pour combien de temps ?) à Monaco, son club formateur (a priori vous en aurez entendu parler une ou deux fois…), voici mis en avant quelques entraîneurs qui sont eux aussi rentrés « à la maison ». Pour le meilleur ou pour le pire.
Ils devraient avoir toutes les cartes pour réussir. Oui mais…
Guy Roux
Ce n’est pas forcément très connu, mais Guy Roux a débuté sa carrière de joueur –amateur– à Auxerre, à 16 ans, avant de vadrouiller un peu puis de revenir au bercail, à 23 ans. Et par la grande porte : en tant qu’entraîneur-joueur. À la recherche d’un coach, l’AJA, alors en division d’honneur de Bourgogne, écoute le projet de jeu très élaboré du jeune ambitieux, qui veut professionnaliser le club et multiplier les séances d’entraînement. Son profil séduit, mais il n’est pas le seul à poser sa candidature et est très « vert » pour le poste. Qu’est-ce qui a fait la différence ? Ses prétentions salariales bien moindres par rapport à ses concurrents… On sait désormais où le radin le plus célèbre de France a peaufiné son avarice.
Bruno Genesio
« Nul n’est prophète en son pays. » Cette maxime sied parfaitement à l’actuel entraîneur rhodanien, formé au club. Prié par les fans lyonnais de s’en aller juste après le coup de sifflet final du dernier match de la saison 2017/2018, qui a pourtant ramené les Gones en Ligue des Champions, « Pep » a même voulu en découdre avec un pseudo-supporter, qui l’importunait en soirée. Mais, moins rapide que Maxwel Cornet, le coach n’a pas rattrapé son assaillant, qui s’enfuyait. Et il y a effectivement de quoi cavaler devant Bruno Genesio, tanké comme Memphis Depay.
Marcelo Bielsa
Le globe-trotter porte une équipe dans son cœur : Newell’s Old Boys. Fidèle supporter, Marcelo Bielsa y initie sa –brève– carrière pro. Retraité des terrains à 25 ans, l’Argentin effectue à nouveau sa première expérience, cette fois-ci en tant que coach principal, au sein de l’institution de Rosario, après s’y être occupé des jeunes. Il y reste deux saisons, mais rafle dès la première le tournoi d’ouverture, qui lui permet d’accéder à la finale du championnat, où il bat Boca Juniors. En 1992, Bielsa chope celui de clôture mais perd contre le São Paulo de Rai en finale de Copa Libertadores. Une victoire dans une grande compétition avec son club de toujours, qui a baptisé son stade en son honneur, aurait permis de faire taire ses détracteurs, qui lui reprochent son palmarès quasi vierge. Il est vrai qu’être cité en modèle par Pep Guardiola et Mauricio Pochettino ne suffit pas à acquérir une certaine légitimité, notamment en France.
José Anigo
L’actuel coach de Panionios, en Grèce, a tout connu à l’Olympique de Marseille : le terrain, le banc et la direction sportive. Presque toujours un choix par défaut, José Anigo a fait 4 piges en tant qu’entraîneur, dont une de quatre matchs en 2001/2002 et une autre d’une seule rencontre, en 2005 2006. Mais, surtout, l’homme de 57 ans a accompagné l’OM de Didier Drogba jusqu’en finale de la Coupe UEFA, en 2004. Placée sous le signe de l’absence de chevelure, cette finale contre Valence (0-2) verra Anigo perdre le Divin Chauve Fabien Barthez sur un carton rouge donné par… Pierluigi Collina. Plus tard, probablement jaloux de voir Didier Deschamps coacher « son » équipe, José Anigo ne fera que tirer dans les pattes du double champion du monde, qui remportera pourtant la L1 et trois coupes de la Ligue en trois ans sur le banc. Un peu avant son départ, la Dèche, excédé, invective M. Propre version Milieu en citant approximativement… Valéry Giscard d’Estaing : « Personne n’a le monopole de l’amour de l’OM. » Et surtout pas un homme qui n’y a rien gagné, n’est-ce pas DD ?
Luis Enrique
Qu’est-ce que ça donne quand un joueur formé à la Masia débarque sur le banc du Barça… mais qu’il ne s’appelle pas Pep Guardiola ? Moins dogmatique que son illustre prédécesseur, le coach Luis Enrique, passé par la Roma, accepte de ne pas avoir le ballon tout le temps –oh !– et de profiter des contre-attaques quand c’est possible –wahou ! Quels résultats, après cette révolution pragmatique et ce léger reniement guardiolesque ? Le club catalan rafle tout la première année, presque tout la deuxième et presque rien lors de l’ultime saison de Luis Enrique. Enfin si, une chose : l’orgueil de Stéphane Guy lors du 6-1 contre le PSG. Ce qui vaut bien tous les trophées du monde.
Alors, salutaire, le retour aux sources ? On verra bien quand Luis Fernandez reviendra coacher le PSG.
© Олег Дубина/Football.ua