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Mario Balotelli va-t-il envoyer l’OM en Ligue des Champions ?

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L’OM est revenu à cinq points du troisième !


Après sa victoire 2-0, dimanche, face à l’AS Saint-Etienne, l’OM est revenu à cinq points du troisième, l’OL, toujours engagé en Coupe de France, ainsi qu’en Ligue des Champions pour l’instant – cela a son importance. Le peuple marseillais, avec Mario Balotelli en serial buteur, se remet à rêver.

« Un seul être vous manque et tout est dépeuplé. » C’est l’expression connue, qu’on pourrait modifier en : « Un seul être arrive et tout est repeuplé. » Le transfert de Mario Balotelli à Marseille, en janvier, avait laissé les observateurs et les supporters olympiens circonspects : qu’est-ce qu’un joueur qui n’a pas inscrit le moindre but depuis le début de la saison va-t-il pouvoir apporter à une équipe déjà moribonde sans lui depuis un peu plus de deux mois ?

Eliminé de l’Europa Ligue piteusement – 1 point en six journées, une défaite face à l’Apollon Limassol à domicile -, sorti de la Coupe de la Ligue par Strasbourg en 8e de finale, battu honteusement 0-2 par Andrézieux, équipe de National, en 32e de la Coupe de France, Marseille était au fond du trou quand a débarqué l’Italien, gratuitement, et pour un contrat de six mois, à 600 000 euros de salaire. Le pari se tentait, certes, mais la probabilité de réussite n’était clairement pas assurée. Début mars, pourtant, l’OM est de retour en forme, et, en tant que 4e de L1, peut espérer une belle fin de saison.

Celui que Christophe Dugarry a qualifié de « feignant » il y a quelques jours sur RMC, à cause de son prétendu manque d’activité sur le terrain – on devrait faire confiance à Cri-Cri, dans le domaine il s’y connaît –, a pourtant les statistiques pour lui : auteur de quatre buts lors de ses six premières rencontres avec l’OM, Mario Balotelli s’est bien acclimaté à son équipe, et à une vitesse très étonnante pour un joueur qui n’avait marqué aucun but cette saison. D’ailleurs, depuis la légende Ibrahima Bakayoko, en 1999, personne n’avait fait meilleur démarrage au club.

L’arrivée de l’Italien a également redistribué les cartes tactiquement et en termes de temps de jeu : au revoir le 4-2-3-1, privilégié depuis le début de la saison, et bonjour le 4-4-2 à plat, avec l’Italien associé à Valère Germain, devant deux ailiers – Lucas Ocampos, Florian Thauvin – et un duo de milieux qui n’était pas titulaire au début de la saison – Maxime Lopez, Morgan Sanson. Grace à cette réorganisation, Marseille affiche un visage conquérant, et est surtout plus solide, notamment sans quelques cadres à vocation plus défensive – Adil Rami et Rolando, Luiz Gustavo et Kevin Strootman. Et également sans son capitaine et meneur de jeu, Dimitri Payet, principale victime de la réorganisation.

Mario Balotelli a contribué à changer la dynamique de l’équipe, qui n’a plus perdu depuis le 5 février, et un match en retard contre Bordeaux (2-0) dans un Vélodrome vide. Si, dans le jeu, ce n’est pas toujours spectaculaire, l’OM est plus efficace, et depuis la victoire contre les Verts, peut enfin claironner qu’il a battu un gros – avant Super Mario, 5 matchs contre le top 4, 5 défaites. Un motif d’espoir supplémentaire ?

Car l’objectif, évidemment, des dirigeants, de Rudi Garcia et de ses ouailles, c’est de disputer la Ligue des Champions la saison prochaine. L’effondrement inattendu de Monaco, dans la deuxième partie du classement dorénavant, laissait une place inespérée à l’OM pour finir dans les trois premiers, « tranquillement ». C’est le LOSC, également de manière inattendue, qui a pris cette place et qui, sauf grande surprise – genre, Nicolas Pépé qui perd tous ses moyens -, va terminer deuxième, derrière le PSG. Reste la troisième place, celle qu’occupe le Lyon de Jean-Michel Aulas.

Toujours engagé en Ligue des Champions, du moins jusqu’au 13 mars au soir, ainsi qu’en Coupe de France – en demi-finale contre Rennes -, les Lyonnais ont prouvé leur irrégularité et leur capacité à perdre des points, en L1, contre des équipes supposées plus faibles – Monaco, Caen, Nantes, Reims deux fois.

Eparpillé sur plusieurs tableaux, Lyon pourrait laisser filer quelques matchs de championnat en cours de route, surtout que le club rencontre pas mal d’équipes moins fortes, que les joueurs, et non des moindres – Memphis Depay, Tanguy Ndombélé… -, sont susceptibles de prendre à la légère. Alors que, de son côté, éliminé de partout – pour le cas, là, ça a son petit avantage -, l’OM de Mario Balotelli n’a que la L1 à jouer.

Outre la forme lyonnaise, il reste un autre impondérable, peut-être le plus important de tous : Mario Balotelli lui-même. De son propre aveu, l’Italien a toujours réussi à être bon rapidement, dans ses anciens clubs respectifs. C’est après que ça se corse. Fantasque, tête brulée, l’attaquant passé par l’Inter, Liverpool, le Milan AC, Manchester City et Nice n’est jamais resté très longtemps dans ses différents clubs, et la plupart du temps, son comportement a été remis en question. Tôt ou tard, cela devrait arriver à Marseille, et sa forme sur le terrain s’en ressentira. Y a-t-il un risque de voir Balotelli décliner avant la fin de la saison ? Là est toute la question…

En ballotage défavorable en L1, Marseille, armé d’un attaquant efficace – ça change de Kostas Mitroglou -, n’a pas son destin en main, et devra surtout compter sur un OL moins performant que lui pour finir sur le podium. La rencontre entre les deux olympiques, trois journées avant la fin du championnat, au Vélodrome, vaudra son pesant d’or. Elle devrait décider de la qualification de Marseille en Ligue des Champions.

Hier soir, une équipe qui comptait dix absents majeurs et qui a fait rentrer en jeu Tahith Chong, 19 ans, et Mason Greenwood, 17 ans, a été capable d’éliminer le PSG de la Ligue des Champions après avoir perdu le match aller, chez elle, 0-2. La côte est certes haute pour l’OM, mais manifestement, tout est absolument possible dans le foot.

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