Passe D

Quand les footballeurs prêtent leur nom

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Non, les footballeurs ne lèguent pas uniquement leur nom à des gestes techniques inédits, à l’instar de Rabah Madjer. Véritables « multinationales », les joueurs –souvent mégalos– donnent plutôt leur patronyme à des objets de luxe, des infrastructures voire… des musées. Pour un gros choc des cultures, certes. Voici nos combos préférés.



Et on vous parle pas du stade Guy Roux au Mesnil-en-Thelle…


 

Aéroport de Belfast-George Best

Le Nord-Irlandais est décédé en 2005. L’année suivante, l’aéroport le plus proche de la capitale Belfast a été rebaptisé en son honneur. On peut cependant difficilement trouver moins compatible avec l’idée d’un aéroport –en gros : « atterrir/décoller en sécurité »– que George Best, pop-star fêtarde décédée à 59 ans, à cause de son alcoolisme notamment. Le seul truc qui pourrait légitimer ce naming, c’est que le buteur a été un grand collectionneur d’avions (de chasse), une Miss Univers entre autres, d’après ses dires. Ça doit être pour cette raison que Cristiano Ronaldo, ex d’Irina Shayk, qui a également survolé une ou deux fois Paris (Hilton), a filé son nom à l’aéroport de Madère.

 

Zlatan Ibrahimovic Parfums

Dieu, comme il aime modestement s’appeler, a lancé une gamme de parfums durant sa période au PSG, histoire que le monde puisse être divinement bien dans sa peau, comme lui. Marco Verratti, ex-coéquipier et gros fayot, a même avoué avoir été séduit par la senteur rugueuse du Suédois. Ibra ou Dior ? Pour le Petit Hibou, le choix est vite fait, c’est Zlatan pour Homme, bien sûr. Quid des autres de la collection (Suprême, Myth, Sport…), ça fouette ? Ce que l’histoire ne dit pas, c’est si le Suédois était le véritable « nez » de ses propres fragrances. À l’évidence, il avait tout pour l’être.

 

Seedorf Racing

Passionné de motos, le milieu aux cuisses mastoc Clarence Seedorf a fondé une écurie qui a changé plein de fois de nom en six ans d’existence. Après le basique Seedorf Racing, elle est devenue Seedorf RC3 quand les autres gros cuisseaux du foot mondial, ceux de Roberto Carlos, ont acheté des parts dans le team, qui a fini sa course en tant que Seedorf Racing World. Puis le Hollandais a décidé de couler le tout parce que, contrairement à ce qu’il a cru, il n’a pas pu semer le fisc bien longtemps, même en modifiant autant de fois l’intitulé. Car, oui, Clarence Seedorf, via son écurie, a fraudé. Et donc, non, il n’y a pas que Cristiano Ronaldo qui performe dans ce domaine chez les footeux.

 

Orthophonie Valère Zermain

Non, on déconne.

 

Samuel Eto’o

S’il n’a jamais été élu Ballon d’or, le Camerounais a été, a contrario, très régulièrement sur le podium du Melon d’or. Fort sur le terrain, confiant en dehors, celui qui parle de lui à la troisième personne ne pouvait donc qu’inspirer les chanteurs de tous horizons. L’ancien Intériste a donné son nom à plusieurs morceaux concoctés par des inconnus, comme le Russe Rayden, La Granja (un groupe espagnol) ou encore Longuè Longuè. La palme revient cependant à Roger Eti pour Samuel Eto’o, une ballade virtuose qui fait lâcher des larmes grosses comme ça en causant du parcours du « messie », avec moult détails qui passent crème dans une chanson (« Il joue 28 maaaatchs, et but 3 foiiiis »). Avec ce tube, au moins, CR7 ne peut clairement pas rivaliser.

 

CR7 Museum

Le stade ultime de la mégalomanie ? Dans un musée, on peut voir des œuvres d’art. D’où l’idée toute naturelle de Cristiano Ronaldo –ici glorifié sous son nom de marque, CR7– d’en faire construire un à sa totale dévotion. Si vous rêvez de voir ses maillots, ses trophées, ses buts et de prendre des selfies avec une statue de cire flippante à son effigie : vous avez un gros problème, ça c’est clair. Mais, surtout, vous pouvez aller à Funchal (Madère) visiter les 14 000 m² qui lui sont dédiés. En point d’orgue, la statue de 3,40 m de haut du Portugais, qui laisse suggérer qu’il aurait aussi pu faire de l’équitation –mais pas en tant que jockey–, trônant juste devant l’entrée.

 

Bonus : église maradonienne

Les Portugais ont foi en Cristiano Ronaldo, mais Diego Maradona, dans son domaine, le dépasse très largement. L’auteur de la Main de Dieu est la divinité révérée d’une religion officielle : l’église maradonienne, qui compte près de 100 000 fidèles dans le monde. Fondée en 1998, pour les 38 ans de l’Argentin, ce culte monothéiste a son « Notre Diego », ses jours de fête, son Noël et son calendrier. Là, on est en 57 après D.-M. Amen –ou plutôt « Diego », comme ils disent.

 

On attend toujours les shampoings Florent Balmont, les clopes Balotelli ou le dentifrice Didier Deschamps.

 

 

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