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Vincent Péricard : Juve, zonzon et rédemption

Il doit encore en faire des cauchemars la nuit. Revoir dans sa tête le reportage que Julien Courbet lui consacra en 2000 dans son émission « Les 7 Péchés capitaux », où il était présenté comme « l’homme qui vaudra des milliards ». Parti de Saint-Étienne pour la Juve à 18 ans, le Franco-Camerounais, né le 3 octobre 1982, soulevait alors les plus grands espoirs. Vincent Péricard était le symbole de cette jeunesse française qui attisait les convoitises des plus grands clubs européens.

Mais entre blessures et mauvais choix –et prison–, le parcours s’est avéré chaotique. À tel point qu’il est devenu un exemple à ne pas suivre, à l’image de ces joueurs dont on attend beaucoup et qui, finalement, s’écroulent.

 

En quittant son club formateur, l’ASSE, pour la Juventus de Zidane, Péricard peut déjà se rêver en haut de l’affiche, parmi les artistes du ballon rond. Après deux saisons avec la réserve des Bianconeri, l’espoir déchante. Malgré des stats intéressantes (deux fois meilleur buteur), il est prêté par la Juve à Portsmouth, en D2 anglaise, en 2002.

L’accueil réservé par Harry Redknapp (« Péricard ne sait pas jouer au foot ») n’aide pas vraiment à se mettre dans les meilleures conditions… L’avant-centre réussit pourtant ses débuts avec le club. Assez pour convaincre Portsmouth, promu en fin de saison, de l’acheter définitivement.

 

En réalité, c’est le début de la galère. Victime de blessures à répétition, incapable de s’imposer en Premier League, le joueur entame un tour d’Angleterre des équipes de seconde zone (Sheffield, Plymouth, Stoke, Southampton, Millwall, Carlisle, Swindon, Havant & Waterlooville).

Après s’être fait retirer deux fois son permis, il est condamné, en 2007, à quatre mois de prison ferme. Le motif ? Lors d’un énième excès de vitesse, il a tenté de flouer la justice en déclarant que son beau-père était au volant. Trop gros pour passer : le parâtre en question vit en France et n’a jamais mis les pieds en Grande-Bretagne.

Libéré après trois semaines, Vincent Péricard doit porter un bracelet électronique durant le reste de sa peine. À la suite d’un tacle un peu trop appuyé lors d’un entraînement –il joue à Stoke à l’époque–, le bracelet ne supporte pas le choc. Pas davantage que sa liberté conditionnelle. Retour par la case prison pour deux semaines. Blessures et emmerdes pleuvent de toute part, laissant de plus en plus présager une triste fin.

Les années suivent et se ressemblent. Un tendon d’Achille par-ci, un adducteur par-là, un genou en passant… Fatalement, l’espoir déchu décide de raccrocher les crampons. Le verdict intervient début 2012 après une ultime tentative désespérée, en sixième division (Havant & Waterlooville), de relancer une carrière foutue depuis longtemps. Il a alors 29 ans.

Vraie fausse annonce ? Si on veut. Le buteur rempile, en janvier 2015, au Moneyfields FC, pensionnaire de la Division One de Wessex Football League… le neuvième échelon british.

 

Vincent Péricard a repris des études, avec brio (business, entrepreneuriat, comptabilité, finance). Il a également créé sa start-up, WhatsUp ?, une plateforme (via une app personnalisée) qui aide à retrouver/développer bien-être et forme psychologique. Un positionnement façon grand frère, histoire d’éviter aux autres de commettre les mêmes erreurs que lui. Résolution des problèmes et conseil, un bel hommage à Julien Courbet.

 

 

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