Passe D

Le débrief du week-end

Fin de la trêve internationale, et retour en fanfare des matchs de L1, pour notre plus grand bonheur. De fait, Passe D vous propose un débrief’ 100 % français, avec un ex-international tricolore et trois équipes qui fleurent bon la Ligue des Talents.



Tout ce qu’il fallait retenir de ce week-end


Le joueur du week-end : Karim Benzema

Neuf ans au Real Madrid, et toujours aussi efficace : Karim Benzema, 31 ans, a encore été décisif avec le géant espagnol, hier soir, contre Huesca (3-2). Numéro 9 dans le dos, Karim Benzema a encore eu une attitude de 10 en menant et orientant, avec doigté, les offensives de son équipe. Le premier but du Real Madrid vient d’ailleurs d’une action individuelle du Benz, qui échappe à plusieurs défenseurs mais ne réussit pas à conclure après une glissade. Sur le second, le Français délivre une passe décisive – involontaire ? – à Dani Ceballos, qui pousse le ballon dans les cages après une tête décroisée du numéro 9. Rejoint entre temps, les Madrilènes ont pris d’assaut, en fin de match, la surface de Huesca, pour finalement être délivré grâce à un but superbe de Karim Benzema, qui a enroulé une frappe du droit à l’entrée de la surface. Les Merengue n’ont même pas eu besoin de tricher pour l’emporter : en effet, sur l’action du but, Sergio Ramos, en pleine surface, saute en l’air assez grossièrement quand le ballon vient sur lui, et s’écroule pour tenter d’obtenir un penalty. Qu’il n’a pas eu, fort heureusement.
Pour gagner, il faut plutôt donner la balle à Karim Benzema, l’homme (très) fort du Real Madrid cette saison.

 

La performance du week-end : Lille

Ce n’est pas souvent qu’un match de la Ligue 1 Conforama propose un scénario aussi spectaculaire. Après une première mi-temps nulle et vierge, Nantes a inscrit deux buts, l’un sur penalty, l’autre de la tête, aux 54e et 56e minutes de la rencontre. On pense alors les Nordistes touchés – et coulés -, d’autant que la victoire de Lyon, la veille, les mettait sous la menace directe d’une perte de la place de dauphin du PSG. Mais ces Lillois ont de la ressource, Nicolas Pépé en tête. L’Ivoirien, auteur d’un but et d’une passe décisive hier, a permis à son équipe de renverser la vapeur en… sept minutes seulement, entre la 62e et la 69e (2-3) ! C’était sans compter sur le défenseur lillois Mehmet Zelik, qui a à nouveau provoqué un penalty, son deuxième du match, après une intervention digne de la défense de l’OM – vous verrez plus loin. Mais, heureusement, Valentin Eysseric, mentalement très « Ligue des Talents », a tiré au-dessus après avoir inscrit le premier peno de son équipe.

Cette victoire précieuse à l’extérieur confirme, si besoin était, que le LOSC est bien la deuxième meilleure équipe du championnat. Régulière et efficace, la formation de Christophe Galtier ne perd pas beaucoup de points cette saison, et sait se ressaisir quand elle est sur le point de le faire. Son parcours ne cessera de nous étonner : se battant pour la relégation la saison dernière, le LOSC va retrouver la Ligue des Champions l’année prochaine.
Cette saison, Monaco se bat pour la relégation. Les – quelques rares – supporters de l’ASM peuvent se réjouir : ils seront sur le podium l’an prochain.

 

L’équipe du week-end : Strasbourg

Pour la première fois depuis 2012, la Coupe de la Ligue a été remportée par une autre équipe que le PSG. Bon, on ne met pas en avant ici Strasbourg pour sa prestation lors d’une finale terne, sanctionnée d’un 3/20 par France Football (!), mais pour le résultat, qui récompense une saison intéressante et pleine de fraîcheur. Complètement inhibés par l’enjeu, les joueurs des deux équipes n’ont jamais réellement pu développer du beau spectacle sur une pelouse difficile. Résultat, une seule occasion nette en première période. La seconde, un peu plus ouverte, a vu le gardien strasbourgeois, Bingourou Kamara, être souvent sollicité. Mais tout ce beau monde – enfin, ce moche monde plutôt, vu les prestations proposées – n’a pas su se départager dans le temps réglementaire, et la séance de tirs au but est venue mettre fin au calvaire des acteurs et des spectateurs, et s’est soldée par un 4-1 sans appel pour Strasbourg.

La panenka zidanesque de Thomas Liénard est venue éclairer une sombre soirée pour le football français, qui avait d’ailleurs tout intérêt à ce que Guingamp ne glane pas le trophée. Reléguables, on ne voit pas ce que les Bretons seraient allés faire en Europa League, même si l’équipe a été méritante en éliminant le PSG en demi-finale. Bon, Strasbourg, 10e de L1, ne fera probablement pas bien mieux que Guingamp, d’autant que la formation risque de perdre l’un de ses meilleurs éléments, Kenny Lala, mais on peut espérer que le Racing, qui est un club bien géré, aborde l’Europe avec, au moins, un peu d’inconscience et de folie. Et en n’y mettant pas l’équipe bis, comme les clubs français ont tant l’habitude de le faire, pour finir dernier de son groupe avec un seul point.
Soit la description du parcours de l’OM en Europa League cette année… Mais avec les cadres.

 

L’anti-performance du week-end : OM

On aurait pu écrire « la défense olympienne » mais c’est en réalité tout un travail collectif qui a pu amener à un tel résultat final : 2-2 contre Angers. L’OM était pourtant bien entré dans son match, et menait 2-0 à la 18e, après un doublé de Mario Balotelli. Les Phocéens dominaient de la tête et des épaules une formation angevine dans le dur, regroupée dans son propre camp, et qui était proche d’encaisser un troisième but. Mais à partir de la demi-heure de jeu, environ, les Olympiens ont été effrayés par le score et par la possibilité de recoller à Lyon, troisième de L1 avec seulement six points d’avance à ce moment de la partie. C’est alors qu’un joli sabordage en règle a commencé, histoire d’être sûr de ne pas espérer monter sur le podium cette saison.

Dominé depuis cinq minutes, l’OM s’est rapidement fait sanctionner par un penalty accordé à cause de la VAR, après une faute de Jordan Amavi. Si la formation phocéenne a été à la peine collectivement durant toute la partie, c’est la défense, dans son ensemble, qui s’est démarquée par une prestation catastrophique, en concédant notamment un deuxième penalty grâce à un pur travail de coopération : une passe ratée de Jordan Amavi qui débouche cinq secondes plus tard sur un découpage en règle en pleine surface de Cristian Lopez par Duje Caleta-Car et Adil Rami. Car oui, il fallait bien s’y mettre à deux pour être sûr que l’arbitre siffle penalty. Une minute plus tard, le défenseur droit Bouna Sarr est allé chercher tout seul comme un grand un carton rouge, en faisant une « Nigel De Jong » sur Romain Thomas, lui fracassant la poitrine après un coup du sombrero brandãoesque en pleine surface adverse. A 10 contre 11, l’OM n’avait plus aucune chance de l’emporter… et c’est même Angers qui a failli le faire quand Romain Thomas a tapé la barre transversale d’une tête puissante dans les arrêts de jeu.
Si l’OM n’a pas perdu la bataille, il a vraisemblablement perdu la guerre de la course à la Ligue des Champions… ainsi qu’Adil Rami, a priori out jusqu’à la fin de la saison vu sa prestation lunaire.

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