Passe D

Le débrief du week-end


A Passe D, on est ouvert d’esprit, on a donc tourné notre regard vers l’Amérique, pour la première fois ici. Mais on ne renie pas pour autant notre bonne vieille Ligue 1, en rendant hommage à la performance nullissime de Caen ce week-end. Et puis à Angel Di Maria, évidemment.


Un joueur parfois brillant, souvent intermittent. En somme : inconstant


Le joueur du week-end : Wayne Rooney

Que devient ce diable de Wayne Rooney ? Manifestement, il s’amuse aux USA, dans la capitale du pays, Washington. Joueur majeur de D.C. United, 2e au classement en saison régulière, l’Anglais de 33 ans, capitaine samedi soir, a collé un triplé à Real Salt Lake à domicile, lors de la victoire 5-0 de son équipe. Le premier but, Rooney l’a mis sur peno ; l’ex-Mancunien a ensuite conclu d’un piqué subtil une récupération haute de ses partenaires, avant de mettre le troisième du plat du pied droit après un centre tendu devant les buts adversaires. Dès la 60e, Wayne Rooney avait fait le taff, et il a donc laissé Lucas Rodriguez et Ulises Seguera, à qui il a fait une passe décisive, finir le boulot – oui, ce sont deux totaux inconnus, on n’a pas dit que l’Anglais était « le joueur majeur » de l’équipe pour rien.

Aux USA depuis juin 2018, Wayne Rooney a changé le visage de son équipe : bon dernier à sa signature, D.C. United est finalement allé en play-off après que le joueur formé à Everton ait marqué 12 fois et délivré 6 passes décisives en 21 rencontres de MLS. Bon, ils se sont fait sortir fissa au premier tour des play-off, mais l’idée est là : ce diable de Wayne Rooney est toujours performant.

La performance du week-end : Angel Di Maria

En plus de Lionel Messi, encore auteur d’un triplé et ovationné par le public du Betis Séville, un autre argentin a brillé hier soir : Angel Di Maria. Celui qui n’apparaît pas dans la « MCN » a pourtant été partout contre l’OM (3-1), au point d’être aisément désigné homme du match. Passeur décisif sur le premier but, inscrit par Kylian Mbappé, l’Argentin a ensuite fait un festival sur le côté gauche olympien lors du deuxième, en mettant dans sa poche Hiroki Sakai puis en décochant une frappe radieuse dans l’angle opposé. Enfin, pour son doublé, il a collé un sublime coup-franc poteau rentrant à Yohann Pelé, qui a remplacé Steve Mandanda, de plus en plus rincé, et surtout coupable d’avoir touché le ballon de la main à 30 mètres de son but – dit comme ça, ça paraît farfelu, mais l’OM allait prendre un but sans son intervention kamikaze.

En fin de match, Kylian Mbappé, en voie de neymarisation accélérée, a provoqué tout seul un penalty – genre, vraiment tout seul, puisque Hiroki Sakai ne semble pas le toucher – et n’a pas voulu laisser son pote le tirer, pour un triplé. Ce qui aurait été un record, personne n’ayant fait cette performance dans un Classique. Le « génie », comme l’a surnommé un commentateur à peine admiratif hier soir, a pourtant vu sa frappe repoussée par Yoyo Pelé, 36 ans. Le karma, peut-être ? Toujours est-il que, si le PSG fait bien de compter sur Mbappé cette saison, il ne faut pas oublier que l’Argentin, en l’absence de Neymar, est ultra-déterminant pour son équipe. Et qu’il mériterait, peut-être, un peu plus de considération de son coéquipier champion du monde. Et des médias : le « génie », hier soir, c’était surtout lui.

L’équipe du week-end : Inter

Depuis combien de temps un derby de la Madonnina entre le Milan AC et l’Inter n’avait pas opposé le 3e au 4e de la Serie A ? Ces bonnes positions au classement ont amené un match engagé, à suspense et spectaculaire, duquel l’Inter est sorti vainqueur d’une courte avance (2-3), malgré l’absence de Radja Nainggolan – et du capitaine déchu, Mauro Icardi, toujours en bisbille avec le club. Les Nerazzurri sont bien entrés dans la partie, grâce à l’Uruguayen Mattia Vecino, buteur à la 3e minute, puis le défenseur Stefan De Vrij a doublé la mise à la 51e, d’une jolie tête. Gennaro Gattuso et ses hommes, en position de chasseurs, ont réduit la marque, puis une seconde fois après avoir été mené 1-3 grâce à un peno qui a provoqué chez l’arbitre une glissade…puis un grand écart. Olé ! Mais la solide défense intériste a tenu bon, et a contribué à doubler son adversaire du soir au classement. Si la seconde place semble inatteignable pour l’équipe de Luciano Spalletti – Naples est à 7 points -, la cinquième, synonyme de non-qualification en Ligue des Champions, s’éloigne doucement – l’AS Rome est à six unités.

Une soirée somme toute parfaite pour l’Inter, qui fêtait par ailleurs ses vingt ans de collaboration avec Nike avec un maillot collector reprenant plusieurs motifs des précédentes itérations. Bon, le jersey est pas fou fou, soyons honnête, mais ça égaye forcément un peu plus les esprits nerazzurri, qui ont gagné pour la première fois depuis 2012 le Milan AC chez… « lui ».

L’anti-performance du week-end : Caen

Prendre 5-0 à domicile, c’est inquiétant, de base. Mais prendre 5-0 chez soi en étant dans la zone de relégation, c’est absolument alarmant, surtout quand ce n’est pas le PSG en face. Avec cette défaite, les Normands sont d’ailleurs devenus la lanterne rouge de la L1. Face à l’AS Saint-Etienne, qui restait sur deux contre-performances – contre l’OM et Lille -, rien n’a fonctionné. Illustration dès la 4e minute de jeu, quand le portier Brice Samba s’est complètement loupé sur une frappe pourrie de Romain Hamouma. Ensuite, tout est allé à vau-l’eau, avec une défense caennaise constamment passive : 3-0 à la mi-temps, après des buts de Robert Beric et d’Arnaud Nordin, puis 5-0 à la fin du match, par Lamine Ghezali et Valentin Vada.

Le SM Caen est donc 20e de la Ligue 1, n’a gagné que 3 matchs sur 29 cette saison, et reste sur un 11 rencontres de suite sans victoire. Roland « dites-moi si je me trompe » Courbis est arrivé pour aider tout ce beau monde à s’en sortir, mais existe-t-il vraiment un espoir de ne pas quitter la Ligue 1 Conforama pour aller jouer en Domino’s Ligue 2, bien évidemment sans passer par les barrages pour se faire humilier par le troisième de l’étage inférieur ? Nous, on ne croit pas. Mais dites-nous si on se trompe.

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