Passe D

Les L1 qui se sont jouées à la dernière journée (part. 2)

Seconde partie de notre tour d’horizon sur le suspense en L1, avec trois saisons où la tension a atteint son paroxysme lors de la dernière journée. On remarque que la « rythmique », avec des éditions presque consécutives, est identique à celle de la fournée 1997-2002 initiale –à (re)lire ici. Et tout juste dix ans plus tard ! Merci à toi PSG d’avoir rompu, en cette saison 2017-2018 donc, un début de série décennale. Shame on you.

 

Saison 2007-2008

Après avoir enchaîné cinq titres de champion sans difficulté, depuis le premier acquis aux dépens de Lens en 2002, Lyon s’est dit que ça serait bien de se faire un peu peur. Dernière journée, l’OL, leader, va à Auxerre et doit ramener au moins un nul pour être couronné. Pour postuler au trophée, son poursuivant bordelais doit gagner contre des Lensois (décidément, ils sont toujours là) qui se battent pour éviter la relégation. Le suspense sera insoutenable durant 24 secondes, le temps pour Karim Benzema de marquer du gauche. À la 9e minute, Fred double la mise et s’en va fêter le but avec Omar en tribunes. Après une tonne d’occasions, dont une transversale, puis une 3e réalisation, les Lyonnais s’aperçoivent qu’ils ne sont pas très forts pour entretenir le mystère. Alors ils laissent Frédéric Thomas, un inconnu qui l’était déjà à l’époque, réduire le score. Insuffisant cependant pour priver les Gones de sacre. De son côté, Bordeaux fait 2-2 et termine à 4 points de l’OL. Les Sang et Or, malgré un match nul contre le vice-champion, descendent en L2. Déçus, les supporters lensois ont enfin une bonne excuse pour boire et se consoler en famille.

 

Saison 2008-2009

En 2009, après avoir enchaîné sept titres de champion sans (trop de) difficulté, Lyon se dit que ça serait bien de se faire un peu peur… au point de terminer 3e, laissant Bordeaux et Marseille se disputer la Ligue 1 à la dernière journée, comme dix ans auparavant. Le PSG n’étant pas là pour aider les Girondins à l’emporter, c’est Caen qui va tenter de ne pas perdre contre le premier du championnat. Dans le même temps, l’OM, leader jusqu’à la 36e journée et une défaite contre Lyon, se déplace à Rennes. Comme lors de l’inaugural 4-4 en Bretagne, Marseille fout 4 pions aux Rennais, dont 3 entre la 53e et la 58e. Solides, les Phocéens n’en prennent aucun en retour et termine leur saison sur ce qu’on appelle, dans le jargon, « une bonne branlée ». De son côté, Bordeaux bataille. Malgré une place de relégable et un nom évocateur, le SM Caen ne reçoit pas la fessée qu’on lui prédestinait. À la 48e minute cependant, les Normands lâchent. Yoan Gouffran, désormais au Göztepe SK, en Turquie –vous ne connaissiez pas, avouez–, score de la tête sur un centre de Benoît Trémoulinas, aujourd’hui sans club, après un coup franc vite joué par Yoann Gourcuff, actuellement sous contrat avec l’infirmerie de Rennes. Laurent Blanc, reconverti dans le golf depuis son départ du PSG il y a deux ans, jubile sur le banc, et encore plus au coup de sifflet final, qui le sacre champion pour la première fois en tant que coach. Alors que dix ans plus tard, comme on l’a brièvement constaté, la plupart des Bordelais ont disparu de la circulation, ce sacré Marouane Chamakh occupe toujours les premiers rôles. Dans le monde capillaire.

 

Saison 2011-2012

Première saison du PSG version Qatar ; le titre de Ligue 1 leur est déjà promis grâce à un recrutement vingt étoiles (Bisevac, Douchez, « Momo » Sissoko) et une attaque galactique (Erding, Hoarau, Luyindula). Champion d’automne, Paris décide de licencier Antoine Kombouaré pour cause de trop bons résultats et débauche l’inconnu Carlo Ancelotti, ainsi que les inexpérimentés Maxwell, Alex et Thiago Motta. Déstabilisés, les joueurs de la capitale voient également débarquer Claude Makélélé en tant qu’entraîneur adjoint et perdent tous leurs moyens quand ils se retrouvent avec lui dans les vestiaires (on vous explique gentiment pourquoi ici). Les Qatariens entrent alors dans une spirale infernale dont Montpellier va profiter. Lors de l’ultime journée, les deux premiers affrontent des mal classés : Lorient pour Paris, et Auxerre, déjà assuré de rejoindre la L2, pour les Héraultais. La situation est claire : avec trois points de retard, le PSG doit gagner et Montpellier perdre. Paris assure (2-1) puis va regarder à la télé, dans les couloirs du Moustoir, la fin de l’autre rencontre. Celle-ci a en effet été retardée d’une vingtaine de minutes pour cause d’envahissement du terrain, les fans auxerrois n’arrivant pas à accepter l’idée qu’ils vont jouer contre le Stade Lavallois l’année d’après. Un but de John Utaka à la 75e achève cependant le suspense : Montpellier est champion. Le latéral Cyril Jeunechamp ajoute alors un championnat à son palmarès égayé de 20 cartons rouges, 130 cartons jaunes et 3 tibias adverses.

 

 

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