Après une lourde défaite 3-0 au Camp Nou mercredi dernier, les Reds de Liverpool vont tenter l’impossible face au Barça ce mardi à Anfield. L’occasion de revenir sur l’un des plus grands exploits de l’histoire de la Ligue des Champions : le miracle d’Istanbul. Un face-à-face homérique et mythique.
Un match d’anthologie repris au cinéma
C’est sans aucun doute, à ce jour, la plus belle finale de l’histoire de la Ligue des champions. Un moment historique où le football nous fait passer par toutes les émotions. Une soirée inoubliable pour les supporters de chaque camp, et les amoureux du ballon rond en général. Chacun leur tour, Italiens puis Anglais se sont vu ramener la coupe avant que, finalement, les tirs au but ne départagent les deux équipes. Une rencontre au scénario tellement dingue qu’elle a servi de toile de fond à plusieurs longs-métrages (Will, ou encore One Night in Istanbul). Un match qui fait aimer le foot, tout simplement.
Djibril Cissé portait le maillot des Reds, Vikash Dhorasoo celui du Milan. Contre Chelsea, en demi-finale, Luis Garcia qualifiait Liverpool sur un ballon dont personne n’est encore persuadé qu’il a franchi la ligne. Paolo Maldini était le capitaine de ce qui pouvait encore être appelé le « Grand Milan », et Steven Gerrard celui du club de la Mersey. De retour en finale de C1, pour la première fois depuis vingt ans et le drame du Heysel, Liverpool retrouvait le Milan du maître tacticien Carlo Ancelotti pour un match explosif, du côté d’Istanbul et de son bouillant stade Olympique Atatürk. Soixante-dix mille personnes avaient fait le déplacement, dont environ 35 000-40 000 fans des Reds, sevrés de grands rendez-vous, pour « seulement » 15 000 tifosi.
Sur le pré, les Rossoneri ne tardent pourtant pas à prendre l’avantage sur des Anglais bouffés par l’enjeu. Capitaine emblématique, Maldini donne l’avantage aux siens dès la 1re minute. Une entame catastrophique pour Liverpool et un vrai coup de froid dans le stade. Animés par un Kaka en feu, les Lombards profitent d’une défense anglais pataude pour inscrire deux nouveaux buts avant la mi-temps, par l’intermédiaire d’Hernan Crespo (38e et 44e).
3-0 pour l’AC Milan à la pause. La cote de Liverpool atteint alors 359 contre 1 chez les bookies britanniques ! Pourtant, au retour des vestiaires, Rafa Benitez donne une leçon de tactique au maestro Ancelotti. En bloquant Kaka et Andrea Pirlo, l’entraîneur espagnol prive Milan de ses rampes de lancement et permet du même coup à Steven Gerrard de jouer plus haut. Le choix s’avère payant puisqu’à peine dix minutes après le repos, Captain Gerrard relance son équipe et signe le but de l’espoir. Stupeur chez les Italiens. Deux minutes plus tard, Vladimir Smicer redonne définitivement confiance au peuple rouge (3-2, 56e). En feu, Liverpool obtient dans la foulée un pénalty, transformé en deux temps par Xabi Alonso (3-3, 60e). En un quart d’heure, le match était renversé, le moral des Italiens, plié. Les British arrachent les prolongations.
Trente minutes supplémentaires en forme d’échauffement pour le portier polonais des Reds, Jerzy Dudek. Le temps de sauver l’institution, à la 117e minute, d’une double parade d’anthologie devant Andriy Shevchenko, et d’arriver à la séance de tirs au but. Une fin aléatoire à une soirée complètement folle. Côté Rouge et noir, seuls Jon Dahl Tomasson et Kaka réussissent leur tentative (échec pour Serginho, Pirlo et Shevchenko). Pour Liverpool, Dietmar Hamann, Cissé et Smicer trompent Dida (échec de John Arne Riise).
Liverpool s’impose finalement au bout du suspense, 3 tirs au but à 2. Le peuple d’Anfield peut exulter. Le club remporte là sa cinquième Ligue des champions. Il échouera toutefois dans sa reconquête, deux ans plus tard, en finale, face au même adversaire.
Plus qu’un simple titre, cette campagne 2004/2005 fut surtout l’occasion de tourner définitivement la page Heysel. Mais aussi d’entrer dans l’histoire de la Champions League, avec ce match considéré comme le plus mémorable de la compétition.
Quatorze ans plus tard, c’est désormais à Jürgen Klopp et sa bande de marquer l’histoire.
© YouTube Best Goals, Tommy Trainor, joe o’loughlin, FARINATImichele – Emre Gabriel Ayon Sainz – Jprw – PeeJay – Twitter AcMilan_France