Équipe de France : Dix ans après le scandale de Knysna

Presque 10 ans après le scandale de la Coupe du Monde 2010, le lourd fardeau qui pèse sur le maillot de l’Equipe de France ne s’est jamais vraiment envolé. Comment une simple altercation entre un joueur et son entraineur a pu virer au scandale national ? Comment une équipe dont la présence au Mondial était vraisemblablement illégitime (cf. Main de Thierry Henry) est devenue la risée de toute une nation pendant plusieurs mois.

La Coupe du Monde 2010 n’avait même pas encore débuté que l’Equipe de France se retrouvait déjà au cœur d’une polémique. Le 18 novembre 2009, au Stade de France, les Bleus de Raymond Domenech abordent le barrage retour après une victoire (0-1) en Irlande. Une rencontre qui a basculé en faveur des tricolores à la 103e minute, lorsque William Gallas, permet aux siens d’accrocher le match nul, un partout (2-1 sur l’ensemble des deux matchs). Seulement, après visionnage du ralenti, on voit Thierry Henry contrôler le ballon de la main sur l’action salvatrice. La VAR n’existait pas, la faute de main du Français avait échappé au corps arbitral, le but avait donc été validé. Pourtant qualifiés, les joueurs de l’Equipe de France ont du faire face aux nombreuses critiques du public. Le meilleur buteur de l’histoire des Bleus est devenu pour certains “le sauveur” mais pour d’autres, il ne restera qu’un “tricheur malhonnête”.

Les Bleus ne gagneront pas le moindre match

C’est donc avec un premier scandale sur le dos que cette équipe arrive à la Coupe du Monde. Les Bleus semblent manquer de solidarité et d’envie, les supporters sont sceptiques. Après des matchs de préparation inquiétants, la France démarre la compétition sur un match nul encourageant face à l’Uruguay (0-0) le 11 juin 2010. Six jours plus tard, elle s’incline lamentablement contre le Mexique, 2-0. C’est dans le vestiaire, à la mi-temps de ce match, que l’étincelle mettra le feu aux poudres. Critiqué par Domenech en raison de sa performance moyenne, Nicolas Anelka s’en serait verbalement pris à ce dernier. Deux jours plus tard, le quotidien L’Equipe rapporte les mots très durs qu’aurait prononcé l’attaquant envers son entraineur: “Vas te faire enculer, sale fils de pute”. La France découvre,scandalisée, les évènements extra-sportifs de ce match. L’affaire prend de l’ampleur et le président de la République Nicolas Sarkozy s’en mêle, qualifiant cet acte d’“Inacceptable”. La réaction de la Fédération Française de football ne se fait pas attendre, Anelka est exclu du groupe.

Mais l’histoire ne s’arrête pas là. Alors qu’ils se rendaient en bus vers leur centre d’entrainement de Knysna, les Bleus décident de ne pas s’entrainer afin d’exprimer leur mécontentement en raison de l’exclusion de leur coéquipier. C’est le capitaine des Bleus, Patrice Evra, qui vient en informer son entraineur. Alors que le préparateur physique Robert Duverne n’apprécie pas la situation et tente violement de le faire savoir à Evra, Raymond Domenech est contraint de lire devant les caméras du monde entier un communiqué de grève écrit par les joueurs: “Par ce communiqué, tout les joueurs de l’Equipe de France, sans exception, souhaitent affirmer leur opposition à la décision prise par la Fédération Française de Football d’exclure Nicolas Anelka (…) A la demande du groupe le joueur mis en cause à engagé une tentative de dialogue, mais nous déplorons que sa démarche n’ait été volontairement ignorée (…)”

La fin pour Domenech

Alors que ce qui était déjà très fragile dès le début semble définitivement s’effondrer, Jean-Pierre Escalettes, président de la fédération, quitte son poste. Les Bleus ne parviendront pas à sauver l’honneur lors de leur dernier match et s’inclinent 2-1 face à l’Afrique du Sud. Dans la foulée, Raymond Domenech sera licencié pour faute grave. C’est le champion du monde 1998 Laurent Blanc qui est appelé à la rescousse pour tenter de reconstruire par dessus les ruines d’un cataclysme sans précédent.

 

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