Un débrief’ du week-end signé Passe D qui file en Angleterre, en France, et en Espagne. Mais pas en Italie, pour cette fois-ci. Mais avec un peu de PSG dedans, comme souvent.
Les informations les plus pertinentes du week-end
Le joueur du week-end : Mohamed Salah
En concurrence avec Manchester City dans la quête du titre en Premier League, les Reds de Liverpool était opposés à Huddersfield, vendredi soir. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’ils n’ont pas fait dans la dentelle, en pulvérisant la formation adverse 5-0. Avec une grande performance collective, mais également des fortes individualités, Sadio Mané et Mohamed Salah en tête.
Si la saison de l’Egyptien est effectivement moins réussie que la précédente, qui avait été stratosphérique – 44 buts, 14 passes décisives -, elle est quand même loin de faire peine : avec 25 buts et 13 passes décisives en 48 rencontres, il est statistiquement le meilleur buteur de sa formation… et de la Premier League – avec 21 buts -, juste devant le Sénégalais Sadio Mané et l’Argentin Sergio Agüero. Vendredi soir, il a prouvé qu’on ne parlait pas assez de lui, cette saison, en délivrant une passe décisive à Naby Keita, à la 18e seconde de jeu, après une récupération haute de son coéquipier sénégalais, puis en inscrivant deux buts, dont le premier juste avant la mi-temps d’un beau lob en première intention, après un appel en profondeur exemplaire. En deuxième période, un coup du sombrero enchaîné d’une volée à 30 mètres des buts, qui a fini malheureusement dans le petit filet à l’extérieur du but, a averti tout le monde sur son niveau de forme. L’Egyptien voulait vraiment marquer son deuxième but de la soirée, et il l’a fait, après une action collective d’école, pour le 5-0 qui a conclu la partie. Et l’a désigné homme de la rencontre, et de notre week-end.
La performance du week-end : Rennes
La finale de la Coupe de France semblait promise à l’archi-favori PSG, samedi soir. D’autant plus avec la jolie et rapide ouverture du score (7e) de Dani Alves : une volée sans contrôle sur un corner de Neymar. Puis, à la 21e, le numéro 10 brésilien y est allé de son but, avec un lob assez subtil sur Tomas Koubek. Menés très tôt 2-0 face à des Parisiens concernés, les Rennais semblaient bien partis pour continuer leur chemin de croix sans trophée depuis un titre de D2 en 1983, et avant ça, une Coupe de France en 1971. Une éternité. Mais c’était évidemment sans compter sur le PSG, spécialiste de la remontada, comme l’a souligné après la rencontre le revanchard Hatem Ben Arfa : « C’était vraiment le gros PSG et on a fait une remontada. Mais ils ont l’habitude, hein ».
Peu avant la mi-temps, soit évidemment le pire moment pour être remonté au score, Presnel Kimpembe, totalement à la ramasse depuis son titre de champion du monde, a dévié le ballon du tibia dans ses cages, sur un centre anonyme d’Amary Traoré. En seconde période, les Rennais, pleins d’abnégation, ont réussi à égaliser à 2-2, à la 69e, grâce à un beau but sur corner de Mexer, qui a placé une tête puissante au premier poteau. Combatifs, les joueurs de Julien Stéphan sont parvenus vaillamment à tenir le score, face à une domination parisienne plutôt intense. Mais avec un Kylian Mbappé des mauvais jours, qui a oublié en prolongation Edinson Cavani au point de penalty pour tirer sur le poteau, puis est allé poser un tampon ahurissant sur Damien Da Silva pour récolter un rouge, les Rennais ont bien été aidés pour garder espoir en la victoire. Et à la séance de tirs au but, ce qui devait arriver arriva : Christophe Nkunku a fait une Sergio Ramos en propulsant le ballon dans les tribunes. Les Rennais pouvaient exulter : la Coupe de France était à eux.
Bel exploit, d’autant que cette victoire leur permet d’être en Europa Ligue la saison prochaine. Et permet également à Hatem Ben Arfa de prendre une jolie revanche sur le PSG, et Nasser Al-Khelaïfi : « Dans la vie, comme j’ai dit par rapport au président du PSG, il ne faut jamais sous-estimer un adversaire. Un jour ou l’autre, il revient plus fort. » S’il a déjà avoué ne pas avoir réussi à lire Nietzsche, le numéro 18 rennais sait manifestement être philosophe quand il le veut.
L’équipe du week-end : Barça
C’est avec une victoire courte face à la pourtant modeste équipe de Levante (16e), que le FC Barcelone s’est adjugé son 26e titre de champion d’Espagne. La décision s’est faite en seconde période, après l’entrée en jeu de l’inévitable Lionel Messi, remplaçant au coup d’envoi. Si le Barça a évidemment dominé la rencontre, en touchant notamment la barre sur un coup-franc de Coutinho, c’est grâce au meilleur joueur et au meilleur buteur de la Liga que le match a basculé d’un côté, sur une action typique du numéro 10 : dans la surface, Messi reçoit la balle, effectue un contrôle avec un rebond qui empêche le défenseur de Levante de dégager, et enchaîne avec une frappe du plat du pied, placée, qui n’a pas besoin d’être puissante pour faire mouche. Génial, comme d’habitude.
Aisé vainqueur de la Liga, notamment grâce à l’absence du Real Madrid des débats – 3e au classement -, le Barça peut espérer, dorénavant, faire un triplé en remportant la Ligue des Champions, dans laquelle le club catalan va affronter Liverpool en demi-finale, et en glanant la Coupe du Roi, où le FC Barcelone aura à faire à Valence en finale, le 25 mai. Lionel Messi, lui, est bien parti pour s’adjuger un sixième Ballon d’Or, tant sa saison, sur un plan personnel, est impressionnante. Comme son palmarès : c’est son 34e trophée avec le Barça. Le recordman de l’histoire du football, Dani Alves, 40 trophées dans la besace, peut commencer à s’inquiéter : son génial ex-coéquipier va très certainement le dépasser.
L’anti-performance du week-end : Arsenal
On a failli se décider à parler de l’OM, tant le match de la formation de Rudi Garcia a été catastrophique dimanche soir contre le FC Nantes – 2 tirs cadrés durant tout le match, zéro en deuxième période, c’est révélateur du niveau de Dim’ Payet et ses potes. Mais les Gunners, hier, ont fait plus fort en recevant une branlée 3-0 de Leicester, le 8e de Premier League. Après avoir reçu une fessée 3-1, la journée précédente, de la part de Wolverhampton. Qui venait juste après une claque 3-2 administrée par Crystal Palace… On nous dirait que les Gunners sont masochistes, on y croirait, à Passe D.
Comme à la belle époque d’Arsène Wenger, c’est un jeune joueur de l’équipe, Ainsley Maitland-Niles, 21 ans, qui a mis en difficulté ses coéquipiers en prenant deux cartons jaunes en première mi-temps. Avant et après ce rouge, donné à la 36e, le portier allemand Bernd Leno a tenté de faire des miracles, en sortant des parades assez impressionnantes sur les frappes de Leicester, mais il a bien été forcé de s’incliner, à la 59e, tant sa défense laissait tout passer. Le Belge Youri Tielemans a ouvert la marque d’un beau but après une action collective rondement menée, puis Jamie Vardy y est allé de son doublé, en fin de rencontre. Pour une nouvelle défaite des Gunners avec trois buts dans la besace. En course pour la quatrième place, synonyme de Ligue des Champions, les joueurs d’Arsenal, 5e au classement, s’y prennent aussi bien que ceux de Marseille pour l’atteindre : avec des performances indigestes.
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