Aujourd’hui, uniquement sur Passe D –qui porte son nom mieux que jamais–, un florilège de passes brossées, chatoyantes, brillantes, élevées au rang d’œuvres d’art par des maîtres en la matière. En cela, une sorte d’hommage à l’inventeur de la « banana pass », Wesley Sneijder.
Le foot c’était bien avant aussi
Il serait dur de retenir uniquement de l’ex-meneur de l’Inter Milan et Ballon d’or officieux de l’année 2010 sa triste fin de carrière. Le numéro 10 d’Al-Gharafa, haut la main meilleur joueur du championnat du Qatar, ne mettait plus une canne devant l’autre à Nice. Le mari de la sculpturale Yolanthe Cabau a décidé, il y a plus d’un an, de ne plus faire semblant d’avoir envie, et est allé palper de l’oseille dans un championnat mineur. Il faut dire que Wes n’a alors plus rien à prouver, et surtout pas qu’il est talentueux.
On s’en était encore plus rendu compte lors du match de qualif gagné 11-0 par les Oranje contre Saint-Marin, en 2011. Malgré des guiboles aussi grosses que des jambons, celui qu’on surnomme « Patator » pouvait pourtant faire preuve de finesse. À la 35e minute de la rencontre, il met tout le monde dans sa poche d’un coup de patte soyeux. Du rond central, le Hollandais décide de caresser le cuir de l’extérieur du pied : le ballon contourne le dernier défenseur dans un mouvement courbé irréel (d’où le nom de « banana pass ») et atterrit sur Robin van Persie… qui dévisse et envoie le bijou sur le parking. Après Arjen Robben en finale de Coupe du monde, un an plus tôt, un Néerlandais gâche une fois de plus le caviar servi par le chef étoilé Sneijder.
De son côté, Ronaldinho a peut-être gaspillé quelques bribes de talent, mais pas ses soirées. Passé par les boîtes de nuit de Paris, Barcelone ou encore Milan, Ronnie a pris le temps, entre deux fiestas vodka-Red Bull, d’inventer quelques gestes, pour le fun, notamment la passe du dos et la passe à l’aveugle. Malin, l’artiste : elles lui permettent à chaque fois de ne pas regarder là où il fait son offrande. Histoire d’avoir toujours un œil sur le dancefloor ?
Le bien plus guindé David Beckham, qui brossait autant ses ballons que ses cheveux, avec moins d’approximation dans le premier cas tout de même, a délivré quantité de passes sublimes. Mais il s’est fait une spécialité dans l’ouverture millimétrée, la « cross pass », dont ce caviar grandiose adressé au Brésilien Ronaldo, sous le maillot merengue.
Il n’y a pas eu que des grosses restas au Real Madrid, il y a aussi eu Guti. Trop fashionista, talentueux mais intermittent du spectacle, le mal-aimé savait cependant se faire des copains dans son équipe. La preuve avec cette passe en talonnade plus-altruiste-tu-meurs pour Karim Benzema, qui n’avait plus qu’à la mettre au fond, contre le Deportivo La Corogne. On ne sait par contre pas si Guti a fait la passe D à Benz le jour où celui-ci a rencontré Rihanna…
Pour finir en souplesse, le karatéka Zlatan Ibrahimovic a eu l’occasion, à l’Inter, de nous montrer son extrême agilité, digne d’un Jean-Claude Van Damme au top de sa forme. Contre la Lazio, il s’en est allé à faire une aile de pigeon en extension, dans un geste aussi spectaculaire que vain. Dommage Ibra, pour une fois que ce monstre de Maicon n’a pas avalé son côté droit.
Enfin, en complément, on ne saurait que trop vous conseiller de mater la Ligue 1 chaque week-end pour admirer un autre genre d’offrandes : la passe en touche.
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