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George Best, le cinquième Beatle

«J’ai trouvé deux jeunes : un bon et un génie. » Le télégramme envoyé par Bob Bishop, recruteur de Manchester United, à son manager à propos de deux gamins de Belfast est explicite. Dans le viseur du scout des Red Devils, Eric McMordie et George Best, 15 ans tous les deux. Si chacun fera carrière, l’un marquera l’histoire du football.

Son premier match en équipe une, le jeune Nord-Irlandais Best, 17 ans alors, le passe à humilier le défenseur de West Bromwich Albion, Graham Williams. Vif et percutant, alternant petits ponts et dribbles fantasques, l’ailier gauche enchante Old Trafford, avant d’en devenir l’idole absolue.

Aux côtés de Bobby Charlton et Denis Law, Best se révèle un joueur majeur de la réussite de United en championnat, en 1965 et 1967. La magie s’exporte aussi sur la scène continentale, avec la victoire en Coupe d’Europe des clubs champions, en 1968. Des succès sur le terrain qui lui apportent la reconnaissance extrême, toujours en 1968 : le sacre au Ballon d’or, devant son coéquipier Bobby Charlton. Une récompense qui reflète la domination de Manchester sur l’Angleterre et le continent européen. Best est alors à l’apogée de sa carrière sportive, à tout juste 22 ans.

 

Bénéficiant d’une exposition médiatique inédite jusque-là et d’un physique de play-boy, George Best déchaîne les foules. Il est rapidement élevé au rang d’icône, que le public et les groupies s’arrachent. Le 5e Beatle est né.

Bien qu’il préfère les Stones, en bon vivant, il profite de cette notoriété avec excès, enchaîne les soirées de fête, constamment entouré des plus belles filles du monde. Sur le rectangle vert, son niveau s’en ressent fortement. Très vite, son génie ne suffit plus à compenser une hygiène de vie incompatible avec son métier originel, footballeur. Petit à petit, Best n’est plus que l’ombre de ce qu’il était. Et, surtout, de ce qu’il pourrait être… À 24 ans il a déjà tout connu, tout gagné, et n’est plus prêt au moindre sacrifice. Le choix est délibéré et assumé. Une véritable rockstar.

Lassé de tant de frasques, le club mancunien décide, en 1974, de se séparer de son (ex-)prodige. L’histoire d’amour entre les Red Devils et Best dura une décennie, dont plus de la moitié passée avec la gueule de bois.

Après son départ de MU, Best accumule les piges dans des clubs de seconde zone, aux États-Unis notamment, pour finalement prendre sa retraite sportive en 1983. C’est d’ailleurs lors de son passage aux Los Angeles Aztecs qu’il eut cette phrase mythique : « J’avais une maison au bord de la mer. Mais pour aller à la plage, il fallait passer devant un bar. Je n’ai jamais vu la mer. »

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Si l’aveu prête à sourire, il relève aussi d’une réalité plus dramatique. Best est alcoolique, vestige des ses abus passés, ruiné et pratiquement SDF. Entre deux condamnations pour ivresse, il se fait hospitaliser pour une pneumonie, en 2001. Incapable d’arrêter la boisson malgré une greffe du foie en 2002, il rechute en 2004, victime d’une infection pulmonaire. La fois de trop pour l’idole du peuple irlandais, qui décède le 25 novembre 2005.

Sur le terrain, George Best était unique, sans doute l’un des plus grand talents que le football ait connu, comme en témoigne joliment un message sur une couronne de fleurs déposée lors de son enterrement : « Maradona good, Pelé better, George Best ».

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Outre des dizaines d’anecdotes et un génie hors norme, ce sont sans doute les punchlines de légende qui continuent d’assurer la postérité du phénomène. Des paroles qui pourraient facilement figurer dans les chansons d’un album de rock. Des Beatles ou des Stones, par exemple.

 

 

Petit best of de Best, en toute simplicité…

« En 1969, j’ai arrêté les femmes et l’alcool. Ça a été les vingt minutes les plus dures de ma vie. »

« J’ai claqué beaucoup d’argent dans l’alcool, les filles et les voitures de sport. Le reste, je l’ai gaspillé. »

« J’ai dit un jour que le QI de Gazza [Paul Gascoigne] était plus petit que le numéro de son maillot et il m’a demandé : “C’est quoi un QI ?” »

« Si j’avais eu le choix entre marquer un but en pleine lucarne et me taper Miss Monde, j’aurais eu du mal à me décider. Par chance, les deux me sont arrivés. »

« Je n’ai réellement aimé que deux femmes dans ma vie. Malheureusement, ce ne sont pas celles que j’ai épousées. »

« Je n’ai pas couché avec sept Miss Monde. Seulement quatre. Les trois autres, je ne suis jamais allé au rendez-vous. »

 

 

© Peters Hans/Anefo/Nationaal Archief Fotocollectie Anefo – YouTube Squidrito – Instagram taste_of_football, limportanzadichiamarsipadoin – Albert Bridge

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