Les footballeurs qui ont pris une retraite précoce

Gianluigi Buffon, 40 ans, a signé cet été un contrat de deux ans avec le PSG. Il n’a toujours pas abdiqué et quelques autres cas démontrent qu’on peut arrêter sa carrière dans la force de l’âge (voire après…). Si la retraite des footballeurs arrive souvent vers 34 ou 35 ans, certains, à l’inverse de Gigi, ont dit « stop » avec quelques années d’avance, en pleine possession de leurs moyens physiques. Étonnant, certes, mais ils avaient (souvent) leurs raisons.



Les motivations pour s’arrêter ? Cinéma, mode, convictions…


Éric Cantona

Pour le King Eric, le glas a sonné à 31 ans, quand il a « perdu la passion du foot ». Au vu de sa personnalité, cette trajectoire ne peut pas franchement surprendre : le Français a toujours été un rebelle dans l’âme. L’ex-Mancunien a insulté un sélectionneur de l’équipe de France, tiré un ballon sur un arbitre de D1 après une décision qui lui déplaisait et, bien sûr, envoyé une minasse dans la tronche d’un supporter anglais qui le chambrait en tribunes. Et puis, en 1997, Éric Cantona annonce sa retraite sportive. Pour la deuxième fois. Il l’avait déjà prise en 1991, durant quelques semaines, après avoir été suspendu deux mois par la FFF. Canto ne fait décidément rien comme les autres.

 

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Pablo Osvaldo

Quand on aime plus la vie que le football, que se passe-t-il ? On prend sa retraite à 30 ans, comme Pablo Osvaldo en 2016, qui disait préférer « les asados [barbecue argentin, NDLR] et la bière à l’argent ». Devenu chanteur, le sosie de Johnny Depp, né à Buenos Aires mais international italien par la suite (14 sélections), a traîné sa peine dans douze clubs durant ses onze années de carrière. Peu importe, son rêve à lui, c’était de faire de la musique, pas de jouer au foot, qui était juste « [son] boulot, à la fin ». Ou comment se trouver un passe-temps pas dégueu, au fond.

 

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Laurent Paganelli

L’intervieweur terrain que le monde entier nous envie a démarré sa carrière en L1 à 15 ans et 10 mois, un record qu’il détient toujours. Mais sa trajectoire n’a pas vraiment été ascendante. Joueur de l’ASSE, l’attaquant de poche est mis de côté sans explication par son coach, Robert Herbin, lors d’une mauvaise passe des Verts. Laurent Paganelli, 18 ans, a le moral au fond des chaussettes et ne s’en relèvera jamais. Deux ans plus tard, il s’en va jouer pour Toulon puis Grenoble. Là, un drame personnel lui fait stopper le football durant une année. Paga reprend ensuite à Avignon, en troisième division, puis dit définitivement au revoir au ballon dans l’anonymat, à 29 ans. Gros talent gâché.

 

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Javi Poves

Si son nom ne vous dit peut-être rien, son histoire ne doit pas vous être inconnue. Javi Poves, c’est l’Espagnol qui a pris sa retraite en 2011, à 24 ans, car il ne voulait plus « se prostituer ». C’est que ce joueur fugace (12 minutes de Liga dans les jambes) a les idées bien arrêtées, notamment à propos du capitalisme : « Le foot, c’est le capitalisme, et le capitalisme, c’est la mort. » Fan de Vladimir Poutine, le révolutionnaire, devenu barman à Madrid, veut qu’on lui verse son salaire en cash afin de ne pas avoir recours aux services d’une banque (il appellera ensuite à « couper les têtes des banquiers »). Disons que Poves jure un peu trop avec ses coéquipiers dans le vestiaire… Le Madrilène met alors fin à sa carrière pour parcourir le monde. Au compteur, plus de 35 pays, et aucun à cause d’un indécent transfert.

Mesut Özil

Si le pensionnaire d’Arsenal n’a pas raccroché les crampons de manière définitive, il a abandonné son équipe nationale après 92 sélections, à 29 ans. Pris dans une polémique à la suite d’une photo avec Recep Tayyip Erdogan, controversé président de la Turquie, le numéro 10 a cristallisé les critiques avant le Mondial, mais surtout après l’élimination précoce de la Mannschaft en Russie. Notamment des attaques racistes, d’après Özil, qui a publié une longue lettre pour expliquer sa motivation à se consacrer aux Gunners. Et il en faut, une sacrée dose de motivation, pour jouer uniquement pour Arsenal…

 

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Hidetoshi Nakata

Le plus célèbre des footballeurs japonais, kif-kif avec Hiroki Sakai, est l’antithèse de l’anticapitaliste Javi Poves : l’ex-joueur de la Roma a arrêté sa carrière à 29 ans pour se concentrer… sur les affaires. Ultra-médiatisé dans son pays, Hidetoshi Nakata jette le short après le Mondial 2006 pour devenir businessman, figure de la pop culture nipponne et mannequin très ami avec les pontes de la mode. On a trouvé des reconversions moins réussies.

 

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Bon, nous aussi on aimerait bien prendre notre retraite avant 30 ou 35 ans. Mais attention tout de même les gars : une étude menée par un cabinet allemand il y a quelques années démontrait que 50 % des footballeurs pros dilapident leur fortune en quelques années, après l’arrêt de leur carrière…

 

 

© Benoît Prieur/CC-BY-SA – Instagram hump_island_, ericcantona, nakata_hidetoshi, gustavelepopulaire, m10_official – Twitter actus_foots