Les joueurs qui passent à l’ennemi

Cela va sans dire, tout le monde n’a pas l’amour du maillot d’un Francesco Totti pour l’AS Rome, d’un Steven Gerrard pour Liverpool ou d’un Paolo Maldini pour le Milan AC. Les joueurs sont rarement fidèles à un seul club durant leur carrière, mais quand ils passent dans le camp ennemi, certains sont carrément vus comme des traitres !



Petit tour d’horizon de la traîtrise en milieu footballistique.


Luis Figo

On attaque avec le plus grand de tous. Certes, d’autres joueurs avant le Portugais ont enfilé le maillot blaugrana puis le maillot merengue, ou inversement : Michael Laudrup, Gheorge Hagi, Bernd Schuster, Javier Saviola… Même Samuel Eto’o, formé dans la capitale espagnole, et Luis Enrique, quatre ans au Real, ont ensuite pu briller chez l’ennemi. Mais Luis Figo a établi un précédent rare : lui, il a porté le brassard de capitaine au FC Barcelone, pour ensuite devenir le premier Galactique des Merengues… C’est comme si Nicolas Seube, un temps capitaine du SM Caen, rejoignait Le Havre. Vous imaginez le scandale en Normandie ? Nous on ne préfère pas.

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William Gallas

William Gallas aimait tellement l’Angleterre, et en particulier Londres, qu’il a fait tous les clubs de la ville. Après cinq ans à Chelsea, le Français file à Arsenal. Certes, les deux clubs sont rivaux, mais le grand ami de Samir Nasri ne choque pas grand-monde. C’est surtout en 2010 que l’impensable se produit : l’ancien capitaine et numéro 10 des Gunners – l’information la plus choquante de cette phrase – signe libre chez le plus grand rival, Tottenham. Mais Gallas a un rapport particulier avec les rivalités : alors qu’il a joué quatre saisons à l’OM, il répond « joker » quand on lui demande de choisir entre Marseille et le PSG, lors d’une interview en 2017. Et entre Arsenal et Tottenham ? « Chelsea ». Sacré Willy.

 

Mathieu Valbuena

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À tous mes supporters et à tous ceux que j’ai côtoyés pendant ces deux saisons à l’Olympique Lyonnais, Je suis arrivé à Lyon dans les conditions que vous connaissez et certes ma première saison ne fut pas la plus facile. Mais à force de travail et d’acharnement, les deux années qui viennent de s’écouler compteront parmi mes plus belles aventures. Je pars aujourd’hui avec de formidables souvenirs et la satisfaction du devoir accompli. Durant ces deux saisons, j’ai fait de très belles rencontres et vécu des moments inoubliables dans une ville étonnante, dans un stade magnifique et dans une ambiance incroyable que je n’oublierai jamais. Je voudrais particulièrement remercier Monsieur Jean-Michel Aulas qui a toujours cru en moi. Sa confiance m’a permis de jouer à mon meilleur niveau cette saison. Je remercie également l’ensemble de mes coéquipiers pour tous ces instants partagés. Mais avant tout, c’est à vous mes supporters, vous qui m’avaient toujours soutenu dans les bons moments comme dans les plus difficiles, que j’adresse ce message. Sans le soutien que j’ai reçu de votre part, cette expérience n’aurait pas eu la même saveur et je vous en remercie. Soyez sûrs que vous aurez toujours une place dans mon cœur. Je garderai des souvenirs forts de cette aventure commune et je n’oublierai évidemment jamais l’ovation extraordinaire que vous m’avez réservée lors de mon dernier match sous le maillot Lyonnais. Je vous souhaite à tous le meilleur pour la suite ! Pour ma part, je suis heureux et enthousiaste à l’idée d’entamer une nouvelle page dans ma carrière et de relever de nouveaux challenges personnels et collectifs avec le Fenerbahçe. Aussi loin que je serai, en Turquie, pays de football, j’espère que vous serez toujours plus nombreux à me supporter. Merci infiniment. Mathieu OL – Olympique Lyonnais Fenerbahçe

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Révélé à l’OM, duquel il a été une figure majeure durant huit ans, le meneur, après un an en Russie, décide de revenir en L1 chez l’actuel plus grand rival de son ex-club : l’OL. Comme Nicolas Nkoulou et Jérémy Morel, mais de manière pas surprenante du tout, leurs mouvements n’a pas embêté grand-monde… Le premier retour au Vélodrome de Mathieu Valbuena est houleux : sifflé toute la rencontre, le meilleur pote de Karim Benzema voit même un mannequin à son effigie – mais pas à taille réelle, hein ! – être pendu dans le virage sud d’un Vel’ bouillant. Même les supporters du Barça qui avaient envoyé une tête de cochon au néo-Madrilène Luis Figo, en 2000, se sont avoués choqués.

 

Leonardo

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#leonardonascimentodearaujo Leonardo Nascimento de Araújo, prima giocatore poi per sei anni dirigente e infine allenatore dei Rossoneri. Chiamato traditore e insultato a più riprese dai tifosi Milanisti che a ragione non gli hanno mai perdonato il passaggio all’Inter. Nel Milan giocò 96 partite dalla stagione 1997 fino al 2001 e vinse l’incredibile scudetto del 98/99 da assoluto protagonista con 12 reti in 27 presenze. In carriera ha giocato da terzino sinistro, regista, trequartista, e ala; in tutti i ruoli eccelleva grazie alla sua tecnica sopraffina, maestria nel giostrare e proteggere la sfera, inoltre era uno specialista di assist e calci da fermo. In carriera si è contraddistinto per il suo essere giramondo, la duttilità tattica in campo e spregiudicatezza come allenatore. Impresso nella memoria di tutti i Milanisti rimane il famigerato 4-2-fantasia con cui sconfisse il Real Madrid al Bernabeu nel 2009 con una manifestazione di puro futbol bailado.

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Le Brésilien a joué au Milan AC durant cinq saisons, puis, après sa carrière de joueur, a fait partie de l’équipe dirigeante du club lombard de 2003 à 2010, avec une saison, la dernière, en tant que coach. C’est peu dire que Leonardo est emblématique du Milan AC. Mais comme d’autres avant lui (Andrea Pirlo, Clarence Seedorf, Hernan Crespo, Mario Balotelli…), l’ex-Parisien a été séduit par l’ennemi intime, l’Inter, pour devenir l’entraîneur du club fin 2010. Déçus, les supporters du Milan AC ont fait un immense tifo à son honneur lors du derby, en le traitant de « Judas intériste ». A la fin de la saison, Gennaro Gattuso a renchéri en chantant au mégaphone, devant une tribune milanaise bouillante, qu’il était un « uomo de mierda » – limpide, même pour ceux qui ont pris espagnol au lycée. On imagine que les retrouvailles entre l’actuel coach du club et le directeur sportif Leonardo ont été plus que chaleureuses en juillet 2018…

 

Quelques cas particuliers…

Dans tout ce fatras d’amours déçus, de pleurs et de pendaison, certains cas sortent un peu de l’ordinaire. Ronaldo, par exemple. Le Brésilien a évolué au Barça et au Real Madrid, à l’Inter et au Milan AC, mais personne ne lui en a jamais tenu rigueur. L’un des meilleurs numéros 9 de l’histoire avait un talent unanimement reconnu, qui transcendait les clans et les rivalités. Gonzalo Higuain, dont le talent est unanimement débattu, doit être jaloux car lui n’a rien transcendé du tout lors de son passage de Naples à la Juventus, les supporters déçus faisant même du PQ à son effigie…

Le goleador argentin aurait dû imiter Kaba Diawara, Florian Maurice et bien d’autres joueurs moyens, voire mauvais, qui n’ont vraiment pas marqué des tonnes de buts et qui, grâce à cela, sont passés du PSG à l’OM comme des lettres à la Poste.