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Rock the Football : Joey Barton

Terreur sur les terrains, joueur violent et chambreur, Joey Barton est peut-être le dernier des véritables bad boys anglais. Aussi hargneux sur les réseaux sociaux qu’en match, Barton flingue à tout va, tout en citant des philosophes et des penseurs. Si certaines de ses frasques auraient dû lui valoir la prison, son talent pour le football lui a sans doute évité le pire.

Dans la famille Barton, Joey pourrait presque passer pour quelqu’un de calme, de pondéré. En 2005, son demi-frère, Michael, est condamné à dix-sept ans de prison pour le meurtre d’Anthony Walker, 20 ans. Un crime sauvage, à la hache, et aux motivations racistes qui font relativiser les écarts de Joey.

Et pourtant, Joey n’est pas un ange, loin de là. Après une enfance mouvementée dans l’un des quartiers chauds de Liverpool, le petit Joey est repéré balle au pied par le voisin Manchester City. C’est là qu’en 2004, après un début de carrière intéressant, il commence ses frasques, à 22 ans. N’appréciant que modérément le fait que son jeune coéquipier, Jamie Tandy, ait tenté de mettre le feu à sa chemise (humour anglais…), il lui écrase dans l’œil le cigare qu’il a en main. Conséquence du « mauvais réflexe » : 60 000 livres d’amende.

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Épisode suivant en 2007, alors que Barton est un joueur cadre de City : il pète les plombs à l’entraînement et refait le portrait d’Ousmane Dabo. Encore une fâcheuse réaction, qui lui vaut cette fois 30 000 livres d’amendes, six matchs de suspension, quatre mois de prison avec sursis et un exil vers Newcastle.

Fin 2007, pas vraiment calmé, c’est un Barton complètement torché qui passe ses nerfs sur des passants de Liverpool. Sous les yeux des caméras de surveillance, il défonce la tête d’un homme avant de s’occuper de la dentition d’un adolescent de 16 ans. Un écart qui a au moins le mérite de lui faire reconnaître son problème avec l’alcool… Cette fois, Joey n’y coupe pas, la sanction tombe et les 77 jours de taule avec.

Cet épisode signale pourtant la fin de ses déboires extra-sportifs. Sur le terrain, en revanche, les vieilles habitudes ont la vie dure. Entre bagarres, bourre-pifs et tacles à la gorge, Barton fait du Barton avec comme apothéose ce 13 mai 2012 où il enchaîne coup de coude sur Tevez et coup de genou sur Agüero. Bilan, 12 matchs de suspension, 100 000 euros d’amende, six semaines de retenue de salaire et un prêt à Marseille, histoire de se faire oublier quelque temps.

 

Son passage en France marque un tournant. C’est à ce moment qu’il découvre les possibilités offertes par les réseaux sociaux. Et tout le monde en prend pour son grade. Thiago Silva est qualifié de « travelo en surpoids », Neymar de « pipi de chat ». Quant à Pierre Ménès, il lui suggère de se mettre à la salade.

Au-delà de ces débordements, Joey Barton a transformé son image publique grâce à Twitter, où il compte plus de 3 millions d’abonnés. Une notoriété dont il profite aussi pour propager une réputation d’intello-dandy-branché, en postant des photos de visites au musée ou en citant le philosophe Friedrich Nietzsche.

De retour en Angleterre, en apparence assagi, Barton renoue avec un quotidien de joueur pro (QPR, Burnley, Glasgow Rangers). Jusqu’au dernier épisode en date… Accusé d’avoir parié sur des matchs de foot (dont certains de sa propre équipe) à 1 260 reprises entre 2006 et 2016, Barton reconnaît les faits et écope de treize mois de suspension.

C’est sur cette triste fin que Joey Barton annonce sa retraite anticipée (provisoire ?). Joueur de qualité, international anglais (1 sélection), le bad boy incompris est aujourd’hui consultant radio et semble apaisé. Jusqu’à quand ? Peut-être jusqu’à son retour à l’OM, qu’il a publiquement évoqué…

 

 

© Aaron Nunez – Twitter lequipe, Joey7Barton –  Instagram birshotmuzik, kevinferrara07, football_clashes