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Touché, coulé, Kerlon l’Otarie ne jongle plus

Flash-back. Nous sommes en 2006 et le monde du football découvre un petit bonhomme de 18 ans : Kerlon Moura Souza. Champion d’Amérique du Sud U17 avec le Brésil, en 2005 (tournoi à l’issue duquel il est désigné meilleur joueur), l’offensif de Cruzeiro se fait un nom au-delà des frontières auriverde en réalisant un dribble inédit au cours de plusieurs rencontres : la « Foquinha », autrement dit le dribble de l’Otarie. Les vidéos YouTube fleurissent et l’érigent au rang de star. Aujourd’hui, seuls les aficionados de Football Manager se souviennent de lui. En cause, une carrière minée par des genoux en carton.

 

Kerlon Moura Souza, un créateur incompris pas aidé par son physique

 

Rares sont les joueurs de football qui surprennent encore, qui innovent, qui osent. Kerlon, son truc, c’était de jongler avec la tête en plein match. Tranquille. Très vite associé à son geste, le gamin de 1,66 m est une vraie promesse, à la technique et au style souvent comparés à ceux de Ronaldinho. L’Otarie est la cible de nombreuses écuries européennes. Passé pro en 2005, au Brésil, il peine à éclore dans un championnat où le jeu est très physique, et où sa fantaisie agace ses adversaires –autant qu’elle régale le public. Aux louanges des supporters s’opposent de fréquents découpages par quelques poètes adverses.

Sans que les doutes sur son niveau réel soient véritablement levés, il file à l’Inter Milan à l’été 2008, pour un peu plus de 1 million d’euros, seulement quelques mois après s’être fait les croisés du genou gauche. Une arrivée précipitée au club de Massimo Moratti, qui pense alors avoir réalisé l’affaire du siècle. Aussitôt débarqué, aussitôt prêté, au Chievo Vérone. Quatre petits bouts de matchs dans l’exercice et le voilà une fois de plus prêté, à l’Ajax (2009-2010). Rebelote, nouvelle blessure, genou salement touché et, une saison blanche plus tard, retour à l’Inter, qui semble s’être fait une raison et une idée plus précise sur le joueur. Les Nerazzurri le renvoient au Brésil, histoire de lui donner une dernière cartouche. Raté. Cette fois, l’engouement est essoufflé, la chance passée et les dirigeants de l’Ancien Monde échaudés.

Avec cinq petits matchs au compteur en trois ans, Kerlon, victime d’un physique trop précaire, peut faire une croix sur ses ambitions de haut niveau européen.

Les années se suivent, se ressemblent et enterrent définitivement ses rêves de gloire. Plus le temps passe, plus les destinations deviennent exotiques, soit le symbole d’une carrière en fin de vie. Japon, États-Unis, loin des premières divisions… Il continue son tour du monde en signant à Malte. Quitte à ne plus jouer, autant profiter du soleil, peinard. Après une micropige au Brésil, il revient traîner sa peine en Slovaquie, avant de dire « stop » pour de bon, fin 2017, à l’âge de 29 ans.

Prometteur en début de carrière, véritable phénomène grâce à son dribble inédit, Kerlon n’aura laissé derrière lui que des vidéos YouTube. L’Otarie a coulé petit à petit pour finir par ne plus sortir de l’eau, noyée dans les pépins de santé.

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Sans avoir jamais vraiment commencé, la carrière de Kerlon Moura Souza s’est achevée dans une triste indifférence, emportant avec elle cette Foquinha mémorable, géniale et agaçante à la fois.

 

 

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