victor moses

Victor Moses, Nigeria : le lumineux travailleur de l’ombre

Ce soir à 20 h, le groupe D voit le Nigeria défier une bien poussive Argentine dans un match décisif. Sur le flanc droit des Super Eagles, Victor Moses. Le pensionnaire de Chelsea, infatigable travailleur, souvent « de l’ombre », a pourtant la meilleure note de la sélection nigériane dans le mode Coupe du monde du jeu « FIFA 18 ». Un bon indice sur sa véritable valeur, qui a toutefois mis du temps à se révéler au très haut niveau.

 

Swag : 50/100

Vice : 40/100

Note artistique : 50/100

Note “FIFA 18 World Cup” : 80/100

 

Il faut dire que l’homme a bourlingué, que ce soit pour sa carrière professionnelle ou dans sa vie personnelle. Celle-ci connaît un tournant tragique en 2001, quand Victor Moses, âgé de 11 ans, perd ses parents. À l’époque, une guerre des religions fait rage au Nigeria. Le père du joueur, pasteur, n’y survit pas ; sa mère non plus. Expatrié de sa contrée natale grâce à l’un de ses oncles, Victor Moses débarque en Angleterre, orphelin et demandeur d’asile. Sa situation est alors tragique, à bien des égards. Mais seize années plus tard, il dispute une deuxième Coupe du monde, et cette fois-ci en tant que meilleur élément de sa nation (il n’avait joué que deux fois en quatre matchs, en 2010). Tout en constituant, par ailleurs, un pilier solide d’une grande écurie européenne.

 

Il a toutefois connu la disette avant de s’imposer à Chelsea. Au club depuis 2012, après s’être révélé à Wigan, Victor Moses n’a véritablement eu sa chance à Stamford Bridge qu’avec l’arrivée d’Antonio Conte. S’il y a bien un membre de l’effectif londonien qui apprécie son futur ex-coach, c’est lui. Quand l’Italien installe son système en 3-4-3, il impose le Nigérian comme piston droit, dans un rôle plus défensif que son poste de formation, ailier. Depuis, il est un titulaire inamovible des Blues. Auparavant, ni Roberto Di Matteo ni José Mourinho, pas plus que Guus Hiddink, n’avaient été franchement convaincus. Seule exception, Rafael Benitez, qui lui fait prendre part à 23 rencontres de Premier League en 2012/2013. Pas assez buteur, pas assez « sexy », Victor Moses n’a jamais réellement convenu en tant qu’ailier droit dans un 4-3-3. D’autant qu’il se trouvait en concurrence avec Pedro ou Willian, largement plus efficaces.

Mais on l’a vu, il en faut bien davantage pour abattre le gaillard, qui a enchaîné les prêts (à Liverpool, Stoke et West Ham) en croyant toujours en sa bonne étoile. Au-delà de cette dernière, c’est sa polyvalence qui apporte dorénavant des certitudes : le joueur est à l’aise dans tout le couloir droit du terrain, notamment en tant que milieu plus défensif. Dans l’ombre à Chelsea, derrière les Eden Hazard, N’Golo Kanté, Thibaut Courtois…, Victor Moses est sous le feu des projecteurs avec le Nigeria. À lui d’être étincelant contre la bande à Messi.

 

 

© Christopher Johnson – YouTube CFCVideos – Instagram victormoses