Un débrief’ du week-end très franco-français, avec un ancien du Bayern, un Sévillan prolifique, un grand club bien aidé par ses Frenchies et la dernière chance française en Ligue des Champions.
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Le joueur du week-end : Franck Ribéry
Ce week-end, Franck Ribéry s’est démarqué en offrant trois passes décisives à ses coéquipiers en… 9 minutes de jeu, lors du match contre Wolfsburg. Entré à la 55e, alors qu’il y avait déjà 3-0, le Français a été déterminant dans l’explosion de l’équipe de Joshua Guilavogui, défaite 6-0, pourtant la deuxième meilleure équipe du championnat à l’extérieur ( !). Qu’est-ce que ça aurait donné si ça avait été la pire ? En sus, Franck Ribéry est le premier joueur de la Bundesliga depuis que les statistiques sont recensées à avoir délivré trois offrandes – à Kimmich, Müller et Lewandowski – en démarrant sur le banc au coup d’envoi.
Âgé de 35 ans, le Tricolore va quitter le Bayern cet été, après 9 ans de bons et loyaux services. Si sa relation avec la France, et sa presse, n’est pas au beau fixe, un joueur de ce calibre, recruté gratuitement, pourrait évidemment faire du bien à un club jouant l’Europe, comme l’OL ou l’OM. Las, Scarface devrait plutôt se diriger vers un pays exotique, car son salaire mirobolant pour son âge (7 millions par saison), lui permettant d’acheter des steaks en or, par exemple, semble hors de portée des finances des deux Olympiques. Lesquels préfèrent surpayer des joueurs plus jeunes mais moins bons.
La performance du week-end : Wissam Ben Yedder
Après les trois passes décisives en 9 minutes, voici les 3 buts en 13, par un autre Français, qui lui évolue en Liga, au FC Séville : Wissam Ben Yedder. A quelques jours de la prochaine liste de Didier Deschamps, l’attaquant sévillan s’est replacé intelligemment dans la course pour être appelé, au profit d’Olivier Giroud, peu utilisé à Chelsea ces dernières semaines – 3 fois titulaire depuis début février, toutes compétitions confondues. S’ils n’ont pas le même profil, notamment physique, Wissam Ben Yedder est également un renard des surfaces… voire de dehors de surface, comme l’ont montré ces trois buts du week-end, lors de la victoire 5-2 de Séville face à la Real Sociedad. Le premier est un joli piqué au-dessus du goal après un appel derrière la défense ; sur le deuxième, il place une tête à bout pourtant après que la barre ait repoussé le ballon ; et pour le dernier, il profite d’une mauvaise passe d’un défenseur adverse pour frapper dans le but vide à 35 mètres.
DD l’avait appelé en mars 2018 pour faire plais’ à tout le monde, mais sans réellement l’utiliser : il serait peut-être temps de faire un peu plus confiance à un joueur qui marque 15 buts minimum depuis la saison 2012-2013, et qui, cette saison, en est à 26 en 42 rencontres. C’est bien simple : à part Kylian Mbappé, aucun autre joueur français ne score plus.
L’équipe du week-end : Real Madrid
Comment se rassurer quand on est en pleine crise de résultats et que les relations dans les vestiaires, et avec la direction, se tendent ? En battant 1-4 à l’extérieur non pas Gijon, mais Valladolid, après avoir concédé deux fois l’ouverture du score, dont une a été refusée avec la VAR – la réalisation du match a montré que le car régie était vide pour masquer le fait que c’était Florentino Pérez aux manettes. Mené 1-0 à la 24e minute de jeu, le Real Madrid s’en est remis à ses Français, et à son Ballon d’Or, pour laminer son adversaire du jour. Raphaël Varane a poussé le ballon dans le but vide sur un corner à la 30e, puis, en seconde période, Karim Benzema a transformé un penalty et mis une jolie tête décroisée sur un corner frappé par l’Allemand Toni Kroos, sur le banc au coup d’envoi. Luka Modric a conclu la partie en éliminant un défenseur de Valladolid d’un passement de jambe, avant d’enchaîner avec une frappe tranquille du plat du pied droit. Propre.
Le Real Madrid ne joue plus rien et est d’ailleurs décroché en Liga – 3e à 5 points du 2e, à 12 points du 1er – mais par les temps qui courent, Santiago Solari appréciera de ne pas perdre un match, et par conséquence, sa place. Car un entraîneur « Special » rode autour du club, pour, selon les rumeurs, dynamiter l’effectif des triples champions d’Europe en titre.
L’anti-performance du week-end : Lyon
Comment ne pas se rassurer avant un huitième de finale retour de Ligue des Champions au Camp Nou, face au FC Barcelone de Lionel Messi ? D’abord, en perdant sur blessure, dès la 30e minute, Marcelo, le vrai – pas le nullos remplaçant du Sergio Reguilon au Real Madrid. Enfin, et surtout, en prenant deux buts en deux minutes par Ludovic Ajorque, pour faire match nul 2-2 à l’extérieur contre le RC Strasbourg, 9e de L1. L’OL a perdu deux points précieux dans la qualification à la Ligue des Champions, samedi après-midi, d’autant que l’OM s’est imposé contre Nice, hier soir, et est revenu à 3 points. Tout était bien parti, pourtant.
Une équipe lyonnaise remaniée, sans Nabil Fekir, Memphis Depay ou Tanguy Ndombélé, dominait de la tête et des épaules Strasbourg, et inscrivait deux buts avant la 50e minute de jeu, signés du numéro 9 Moussa Dembélé. Mais aussi grâce au concours de l’infortuné défenseur de Strasbourg Lamine Koné, qui fait une passe en retrait ratée sur le premier but, puis se prend un petit pont et provoque un péno sur le second. Du grand art. Mais le pire, évidemment, c’est de ruiner son avance de deux buts en deux minutes, et de paniquer jusqu’à la fin de la rencontre… Une telle performance contrastée n’étonne personne, tant les Lyonnais nous ont habitués à cela, cette saison. Mais face à la bande à Lionel Messi, il ne faudra pas jouer une moitié de match. Ni faire preuve de « manque d’humilité » comme l’a dit, après la rencontre, Pep Genesio. Sinon la déconvenue sera sévère – toujours moins que celle du PSG, mais quand même.
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