Coachs : l’habit fait-il le charisme ?

Le rôle d’un entraîneur est à la fois primordial et bien particulier ; il n’est pas rare de voir une équipe se métamorphoser complètement après un changement de patron sur le banc. Si l’amélioration doit pouvoir s’expliquer par des modifications tactiques, de compositions d’équipe ou de motivation, le coach en tant que tel doit y être pour quelque chose. Ainsi, voir débarquer un technicien bien sapé peut-il faire la différence dans la tête des joueurs ? Oui ? Non ? Peut-être. Trombinoscope de quelques-uns des entraîneurs les plus classes du milieu.



Les entraîneurs les mieux sapés ont-ils un avantage ?


Pep Guardiola

Maître tacticien qui ravit la planète football depuis ses débuts au FC Barcelone, en 2008, Pep Guardiola a toujours privilégié une garde-robe classe, en plus du crâne rasé et du tiki-taka. Adepte du costume cintré avec cravate fine, du simple sweat-shirt près du corps quand il fait plus doux, voire de la chemise – souvent blanche – aux manches retroussées quand il fait chaud, l’Espagnol de 47 ans est séduisant, sur la touche. Comme ses équipes sur le pré. Il n’y a donc pas de mystère : les chiens racés n’entraînent pas des chats de gouttière.

 

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Zinédine Zidane

Monstre de raffinement sur le terrain, Zinédine Zidane enchaînait les passements de jambes et les roulettes sans donner l’impression de faire d’effort. Le numéro 10 des Bleus 98 a amené ce chic sur le banc du Real Madrid, sans en faire trop. Dépouillé de tout maniérisme excessif, l’autre Divin Chauve français passait ses consignes à Cristiano Ronaldo habillé d’un costume sobre mais fichtrement bien porté. A contrario d’un Rafael Benitez, auquel Zizou avait succédé au Real, un coach binoclard emmitouflé dans des costards trop larges.

 

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Hervé Renard

L’entraîneur savoyard, qui a passé la majorité de sa carrière à coacher des équipes nationales africaines, semble tout droit sorti d’une pub pour un parfum : moulé dans une éternelle chemise blanche, Hervé Renard allie un sourire bright à un corps musculeux, des cheveux mi-longs et un teint hâlé. Charmeur, il fait des œillades aux caméras et aux journalistes à chaque fois qu’il passe devant. Si son charisme préfabriqué et tapageur fonctionne sur des équipes exotiques (Zambie, Côte d’Ivoire : vainqueurs de la CAN), c’est tout de suite une autre paire de manches quand il s’agit de diriger le LOSC (viré après 14 matchs) ou Sochaux (relégation en 2014), deux clubs qui en ont pourtant vu d’autres…

 

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I’m not into blondes but Hervé Renard is certainly a perfect exception… OMG!!! #herverenard #hottie

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Diego Simeone

D’un tempérament bagarreur, comme l’Atlético de Madrid, de fait, Diego Simeone est toujours assez classe sur son banc de touche. Costume noir, cravate fine… l’Argentin de 48 ans associe à cela un schéma capillaire dans l’ère du temps : rasé sur les côtés avec de la longueur sur le dessus et de la gomina il y a quelque temps ; retour au naturel plus récemment. El Cholo et son visage buriné dégagent un sacré charisme. Il faut bien ça pour donner à ce point le goût de la défense et du combat à un attaquant filiforme comme Antoine Griezmann.

 

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Carlo Ancelotti

L’homme qui murmurait à l’oreille des stars… mais toujours un sourcil levé, signe de son élégance désinvolte. Éternel baroudeur, qui a coaché les plus grands artistes du monde du foot (Zinédine Zidane, Kaka, Andrea Pirlo, Gigi Buffon…), ainsi que les plus caractériels, comme Zlatan Ibrahimovic, l’Italien de 59 ans a toujours su mener sa barque avec doigté, en faisant l’unanimité auprès de ses joueurs. C’est que l’homme dégage une classe toute transalpine (attention toutefois à l’abus de cravates trop larges et, dernièrement, à une fâcheuse tendance au laisser-aller) : en costard, parfois trois-pièces, Carlo Ancelotti use de la raie de côté comme ultime marque du chic, avec ce fameux sourcil comme signature. Soit la recette pour diriger ses brebis et remporter trois Champions League, avec deux clubs différents. Mais dont aucun n’est le PSG.

 

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Bonus : Marcelo Bielsa

Précédé d’une réputation ultra-flatteuse, admiré par des grands (Pep Guardiola, Mauricio Pochettino, entre autres), Marcelo Bielsa n’est jamais bien habillé, c’est le moins que l’on puisse dire. Mais c’est son anti-style, avec ses t-shirts trop amples cachant mal sa bedaine, ses expressions du visage rigoristes et une paire de lunettes banales, qui magnétise, en plus de ses expérimentations tactiques, tel un OM en 3-3-3-1 par exemple. Assis sur une glacière au Vélodrome, sans avoir jamais enfilé de même pour les grandes occasions, l’Argentin n’a jamais séduit personne… mais a toujours fait filer droit ses joueurs et ravi les foules de supporters. Une autre version du charisme.

 

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À l’inverse des gagneurs bien mis, quelques techniciens ont misé sur le côté distingué, mais avec moins de succès, qu’il s’agisse des résultats (Gareth Southgate… on pourrait lui laisser du temps mais, à la tête de l’Angleterre, ça ne servirait à rien), du charisme (Massimiliano Allegri, André Villas-Boas) ou des deux (Michel). Pour d’autres, point de triomphe côté tenue, mais réussite (Arsène Wenger, malgré les efforts vestimentaires ; Guy Roux, successful de façon toute relative…), charisme (Bielsa, donc ; Pascal Dupraz ?) ou les deux (Jurgen Klöpp, Éric Gerets) furent au rendez-vous. La conclusion de tout cela ? Laissons José Mourinho nous guider. Depuis qu’il se fout un peu de son accoutrement, The Special One est à la ramasse totale. On pourrait dire pareil de Joachim Löw, à l’ouest depuis les épisodes de grattage/torchage/humage. Moralité, les plus grands entraîneurs resteront toujours les mecs classes avec un minimum de savoir-vivre.

 

 

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