Nabil Fekir se trompe-t-il en allant au Betis ?

Le marché des transferts devient chaque année de plus en plus étonnant. Le mercato d’été 2019 ne déroge pas à la règle, entre transferts farfelues, indemnités hallucinantes et rumeurs foireuses. Naturellement, Passe D se pose beaucoup de questions durant cette période et a décidé de vous faire partager tout ça. Le sujet qui nous intéresse, en ce mardi 23 juillet, est le suivant : Nabil Fekir se trompe-t-il en allant au Betis ?



Nabil Fekir évoluera au Betis Séville pour cinq saisons, après un transfert à hauteur de 19,75 millions d’euros


Malgré la surprise d’une telle annonce, c’est désormais officiel : Nabil Fekir évoluera au Betis Séville pour cinq saisons, après un transfert à hauteur de 19,75 millions d’euros, selon France Football, avec 10 millions de bonus, dont 4 sont pratiquement garanties, et 20% à la revente pour Lyon. Alors qu’il lui restait un an de contrat dans son club formateur, et qu’il avait, semble-t-il, fait le tour de la question à Lyon, le champion du monde de 26 ans a choisi de rejoindre le 10e de la Liga, alors qu’il a failli signer à Liverpool il y a tout juste un an, pour 65 millions d’euros. La dégringolade est assez impressionnante, mais c’est surtout le choix affirmé du joueur qui interpelle : alors que d’autres clubs avaient un œil sur lui, comme nous le verrons plus loin, le Français a choisi une équipe anonyme d’Espagne, qui a brillé l’an dernier mais ne l’a pas fait les saisons précédentes, et ne joue surtout aucune coupe européenne. Pourquoi, alors, une volonté si forte d’y signer ?

 

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Sa grave blessure – rupture du ligament croisé – avec l’Equipe de France, en septembre 2015, a assurément été un tournant dans la carrière de Nabil Fekir. Promis à un avenir radieux, le joueur a vu son ascension freiné pour presque une année entière, et alors qu’il avait 22 ans. Si, statistiquement, l’ex-capitaine de l’OL a semblé s’en remettre, dans les faits, ce n’est pas vraiment le cas : plus lourd, moins tranchant dans ses courses, et surtout moins endurant, le joueur disparaît parfois des matchs, et ne brille surtout que par intermittence, comme son bilan comptable l’a montré la saison dernière (12 buts et 9 passes décisives en 39 matchs TTC, dont seulement 29 de L1). L’année d’avant, motivé par une possible participation au Mondial en Russie, le joueur avait performé (23 buts, 8 passes décisives), mais de l’avis des observateurs, Nabil Fekir faisait déjà moins de différence, et était physiquement moins fort qu’auparavant. Ce que l’imbroglio autour de sa visite médicale pour rejoindre Liverpool a confirmé définitivement, jetant la suspicion sur son réel état physique. Une saison mitigée plus tard, le voilà au Betis Séville, alors que son club formateur, sous l’impulsion du nouveau coach, Sylvinho, allait dorénavant jouer en 4-3-3, avec deux milieux relayeurs. Une manière d’annoncer que le capitaine de l’OL n’avait plus sa place dans l’équipe, puisque Fekir n’est pas un relayeur, ni un attaquant de pointe, et n’a certainement pas le coffre pour jouer sur un côté. Son départ, malgré les déclarations positives à son égard de Jean-Michel Aulas et du directeur sportif Juninho Pernambucano, était sinon souhaité, du moins grandement espéré. Il restait alors à trouver un club au joueur. Pas une mince affaire…

 

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Les rumeurs autour d’un intérêt du Betis sont apparues assez tôt… et ont été les seuls à véritablement émerger, jusqu’à ces derniers jours. Un intérêt de Naples, le 2e de Serie A, a bruissé dans la presse européenne, mais le Lyonnais n’était qu’un plan B en cas d’échec sur le dossier prioritaire du coach, Carlo Ancelotti, à savoir James Rodriguez. Selon Bilel Ghazi, journaliste à L’Equipe, le Milan AC a également tenté de débaucher Nabil Fekir, ces derniers jours, mais ce dernier a confirmé qu’il voulait absolument jouer avec un maillot vert, comme tout bon Gone qui se respecte. Si le choix Betis apparaît donc décevant, il semble surtout que Nabil Fekir n’ait pas eu beaucoup d’autres opportunités sérieuses. L’ex-Lyonnais, plutôt que d’être une piste secondaire dans un club plus huppé, a choisi d’aller là où on le désirait le plus, au Betis, où son arrivée fait l’événement. « Un des plus grands joueurs de L1 du 20e siècle » : voilà comment El Diario de Sevilla présente Nabil Fekir à son lectorat. On a connu louange plus nuancé…

 

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Dernier détail, et non des moindres pour justifier le transfert de Fekir au Betis : le directeur sportif du FC Barcelone, le Français et ancien Lyonnais Eric Abidal, aurait conseillé au nouveau numéro 15 du Betis, selon RMC Sport, de rejoindre la Liga pour y faire ses preuves, car le Barça aurait un œil sur lui. Si le caractère très hypothétique d’une telle rumeur est à prendre assurément en compte, elle pointe cependant du doigt une idée pas si farfelue : en rejoignant le championnat espagnol, et un « petit » club où il sera la star absolue – puisque Giovani Lo Celso devrait partir -, Nabil Fekir s’assure d’être ultra-visible dans une équipe dont le classement en Liga dépendra majoritairement de ses performances. A lui de reprendre du poil de la bête, d’être (très) bon en justifiant ses 7 millions d’euros annuels de salaire, et de filer ensuite, pourquoi pas, au FC Barcelone. Ou ailleurs. En tout cas dans un club réellement de son standing.

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