Faut-il se remettre avec son ex ?

Le marché des transferts devient chaque année de plus en plus étonnant. Le mercato d’été 2019 ne déroge pas à la règle, entre transferts farfelues, indemnités hallucinantes et rumeurs foireuses. Naturellement, Passe D se pose beaucoup de questions durant cette période et a décidé de vous faire partager tout ça. Le sujet qui nous intéresse, en ce Vendredi 23 août, est le suivant : faut-il se remettre avec son ex ?



Reprendre avec son ex, c’est toujours compliqué à expliquer



Le sujet est ô combien épineux, même si on ne parle pas d’histoires d’amour dans la vie réelle : est-ce qu’un joueur, ou un entraîneur, a raison de revenir dans son ancien club après l’avoir quitté ? En cet été 2019, certains l’ont fait – Gianluigi Buffon à la Juve, Matts Hummels à Dortmund -, et d’autres sont tentés de le faire – Joris Gnagnon à Rennes, Tiémoué Bakayoko à Monaco -, mais ce n’est pas toujours une brillante idée… Petit tour d’horizon.

Florian Thauvin représente plutôt un parfait exemple de retour. Arrivée à l’OM en 2013 en provenance de Lille, après un imbroglio aussi incompréhensible que les coupes de cheveux qu’il arborait alors, l’ailier droit passe deux saisons mitigées dans le sud de la France. Devenu progressivement la tête de Turc des supporters phocéens, Florian Thauvin, au début de sa troisième année à l’OM, est lourdé par ses dirigeants à Newcastle, pour 17 millions d’euros. Complètement perdu en Angleterre (16 matchs, 1 but), « Flotov » revient à l’OM en prêt lors du mercato d’hiver, avant de se refaire prêter à l’OM la saison qui suit, avec une option d’achat obligatoire à 11M – l’absence de vision des dirigeants marseillais est, déjà à l’époque, édifiante. C’est lors de cette saison-là – 2016-2017 – que Florian Thauvin, alors âgé de 23 ans, flambe : il claque 15 buts dans la saison, soit seulement quatre de moins (19) que lors de ces quatre premières années olympiennes. Devenu une machine à buts, l’ailier en plante 26 puis 19 lors des deux saisons suivantes, devient champion du monde et consolide sa relation avec la sculpturale Charlotte Pirroni. Le retour aux sources a vraiment été salvateur.

 

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Pour ses copains Dimitri Payet et Steve Mandanda, par contre, c’est déjà plus compliqué : si les deux joueurs, de retour à l’OM en 2017, ont cartonné durant la belle saison 2017-2018 – 4e de L1, finaliste de la Ligue Europa -, après celle-ci, ça n’a pas été la même chose. L’an dernier, tous les deux en surpoids – enfin, surtout Steve Mandanda -, ils n’ont pas aidé une équipe à la dérive, en se prenant buts sur buts – 52 encaissés en L1 pour le portier – et en ayant des stats faméliques – 4 buts et 5 passes décisives en championnat pour le numéro 10. Avec leur salaire somptuaire, ça fait cher le rendement médiocre…

 

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Toujours en L1, mais de l’autre côté du spectre, le retour de Leonardo Jardim à l’AS Monaco est, pour l’instant, un véritable échec. Et Passe D ne dit pas ça à cause de ce début de saison catastrophe – dernier du championnat après deux journées de L1, et deux défaites 0-3. Viré en octobre 2018 après un départ pourri en championnat – 1 victoire en 12 journées -, le coach portugais de 45 ans est retourné sur le Rocher trois mois plus tard, en janvier 2019, pour prendre la place d’un Thierry Henry à la peine. Licencié avec des indemnités sonnantes et trébuchantes – 8M -, Leonardo Jardim revient au club avec un salaire au moins égal à celui qu’il avait lors de son premier passage, mais pour des résultats… bien inférieurs. Malgré un recrutement impressionnant en hiver – Cesc Fabregas, Gelson Martins, Adrien Silva, Naldo, Fodé Ballo-Touré -, Monaco termine la saison 17e, à deux points du premier relégable. Et vu comme cette saison est partie, il n’est pas impossible que le club de la Principauté licencie une nouvelle fois Jardim – on espère cependant qu’ils ne vont pas solliciter son prédécesseur, le pauvre Thierry Henry.

 

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Cette pratique n’est évidemment pas que franco-française : à l’étranger aussi, quand on manque d’imagination, on rappelle ses ex. Manchester United, après avoir formé Paul Pogba et l’avoir vu filer à la Juventus gratuitement en 2012, a déboursé près de 105 millions d’euros pour le rapatrier en 2016. Pas rancuniers, les Anglais ! Les Blues de Chelsea ont fait un peu la même chose avec David Luiz : le Brésilien a été racheté 30M au PSG, après avoir été vendu au club français 50M, deux ans plus tôt. Entre temps, le Brésilien a eu le temps d’être le capitaine du Brésil lors de la déroute 7-1 contre l’Allemagne, au Mondial 2014, et de se prendre deux petits ponts par Luis Suarez lors d’un quart de finale de la Ligue des Champions perdue 3-1 – deux petits ponts, 10M de moins par petit pont, on comprend mieux le prix du rachat.

 

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Enfin, si certains retours sont un peu mystérieux, d’autres, quand ils concernent des légendes du club, sont déjà plus compréhensibles. En 2015, quand Fernando Torres retourne à l’Atlético Madrid en prêt, il n’est déjà plus, et depuis longtemps, le grand buteur qu’il a été à Liverpool, entre 2007 et 2011. Mais, formé chez les Colchoneros, dont il a été capitaine à 19 ans, Fernando Torres est l’idole du club et son retour est vécu comme une fête, malgré des stats moyennes pour un joueur de son calibre. Pour Bixente Lizarazu, par contre, on est moins sûr de ça – que les supporters bavarois aient été en extase à son retour -, mais son rachat par le Bayern Munich, en janvier 2005, après six mois catastrophique à l’OM, s’explique plus par son statut que par son niveau d’alors, même s’il performera à nouveau en Allemagne, durant les deux saisons qui suivirent.

Si on souhaite à Gianluigi Buffon, 41 ans, et Matts Hummels, 30 ans, vétérans sur le retour dans les clubs qui ont fait leur renommée, de réussir à nouveau là où ils sont passés, Passe D encourage néanmoins les joueurs et les clubs à innover sur le marché des transferts, en créant si possible de nouvelles belles histoires. Et pour que le mercato, un peu redondant avec ses feuilletons à rallonge – coucou Neymar ! -, n’ait pas, en plus de cela, un goût de déjà vu.

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