Quel bilan pour le mercato en Liga ?

Le marché des transferts devient chaque année de plus en plus étonnant. Le mercato d’été 2019 ne déroge pas à la règle, entre transferts farfelues, indemnités hallucinantes et rumeurs foireuses. Naturellement, Passe D se pose beaucoup de questions durant cette période et a décidé de vous faire partager tout ça. Le sujet qui nous intéresse, en ce Vendredi 6 septembre, est le suivant : quel bilan pour le mercato en Liga ?



Un mercato eclatant pour le Barça moins fou pour le Real


En Espagne, il y a évidemment deux grands clubs qui sont au centre de l’attention, mais cet été, l’un des deux l’a plus été que l’autre, et c’est évidemment le Barça. Entre l’incertitude entourant le recrutement d’Antoine Griezmann, puis le feuilleton Neymar jusqu’aux dernières heures du mercato, le club catalan a squatté les couvertures des journaux du monde entier à peu près tout l’été. Champion d’Espagne mais piteusement éliminé en demi-finale de la Ligue des Champions la saison dernière, après une douloureuse remontada de Liverpool, le Barça de Lionel Messi a envoyé du bois sur le marché des transferts en débauchant Antoine Griezmann de l’Atlético Madrid pour le montant de sa clause libératoire – 120 millions d’euros – et le futur Xavi, Frenkie De Jong, pour 75 millions – le transfert était cependant acté depuis l’hiver précédent. Le FC Barcelone a recruté des doublures – Neto, Junior Firpo -, tout en laissant filer plein de déceptions : Philippe Coutinho (Bayern Munich), Kevin-Prince Boateng (retour de prêt), Malcom (Zenit St-Petersbourg), André Gomes (Everton), Denis Suarez (Celta Vigo), Thomas Vermaelen (libre), Rafinha (Celta Vigo)… Le banc de touche du club s’en trouve nettement impacté : il n’y a qu’à voir la gueule de l’attaque – Rafinha, Griezmann, Pérez – lors des deux dernières journées de Liga pour s’en convaincre, alors que Lionel Messi, Luis Suarez et Ousmane Dembélé sont blessés. Reste que le grand rival va devoir montrer les muscles pour truster la première place en Liga, tant le Barça semble être le favori à sa propre succession.

Ce grand rival, évidemment, c’est le Real Madrid de Zinédine Zidane, qui, contrairement à ce qu’on pouvait envisager, a peu changé de visage. Les vieux de la vieille sont en majorité toujours dans le onze de départ – Luka Modric, Toni Kroos, Sergi Ramos, Marcelo, Karim Benzema -, qui est rehaussé de revenants ou d’indésirables devenu à nouveau désirables – Gareth Bale, James Rodriguez, Isco. En ce début de saison, les nouvelles recrues sont sur le banc – Eder Militão, Ferland Mendy, Luka Jovic – ou sur le flan – Eden Hazard -, ce qui fait que le Real Madrid ressemble furieusement au Real Madrid des années précédentes, qui est peut-être encore plus fatigué que la saison dernière. Le coach français n’a pas réussi à convaincre son président, Florentino Pérez, de lui acheter son objectif numéro un, Paul Pogba, lequel aurait pu renouveler le milieu de terrain, tout comme Christian Erisken, voire Neymar un peu plus haut dans l’équipe. Le géant espagnol a beaucoup dépensé, et plutôt bien – Eden Hazard va faire un malheur, on vous l’annonce -, mais on peine à croire que les joueurs de cette équipe, qui ont déjà tout gagné en plusieurs exemplaires – 4 Ligue des Champions en six ans -, vont se remettre dans le dur pour aller chercher quelque chose cette saison. Mais avec Zinédine Zidane, tout est évidemment possible…

L’autre grand club de la capitale espagnole, l’Atlético Madrid, a semble-t-il, lui, réussi sa mue, après le départ d’Antoine Griezmann, et la vague de joueurs qui l’ont accompagné vers la sortie : Rodri (Manchester City), Diego Godin (Inter), Filipe Luis (Flamengo), Lucas Hernandez (Bayern Munich) ou encore Juanfran (São Paulo). Pour compenser, les Colchoneros ont mis la main sur quelques footballeurs intéressants – Kieran Trippier, Hector Herrera, Marcos Llorente, Mario Hermoso – et sur un futur crack du football mondial, le Portugais João Felix, qui étonne déjà par ses performances. Sous la coupe de Diego Simeone, et avec les expérimentés Jan Oblak, Koke, Saul ou Diego Costa, l’Atlético Madrid va pouvoir clairement participer à la lutte pour le titre en Espagne.

En-dessous, au FC Séville, l’avenir est moins certain. Le club andalou a vu son légendaire directeur sportif Monchi revenir aux affaires, et a eu, grâce ou à cause de lui, un mercato extrêmement agité, avec une tonne d’arrivées – Lucas Ocampos, Rony Lopes, Jules Koundé, Munas Dabbur, Diego Carlos, Chicharito, Fernando, Joan Jordan, Luuk De Jong, Oliver Torres, Sergio Reguilon, Nemanja Gudelj…- et un paquet de départs – Wissam Ben Yedder, Pablo Sarabia, Luis Muriel, Quincy Promes, Maximilian Wöber, Gabriel Mercado, Guilheme Arana, Simon Kjaer, Sergio Rico, Aleix Vidal… Listes non-exhaustives. Ca donne le tournis, non ? Charge au coach, Julen Lopetegui, de mettre de l’ordre dans tout cela, alors que le club a fini 6e l’an dernier, et doit se relancer pour accrocher la Ligue des Champions cette saison – et ainsi justifier tous ses incessants mouvements de joueurs ?

Du côté de Valence, si la direction sportive est moins dans un délire « Football Manager » que Monchi, il règne quand même une incertitude dans l’organigramme du club qui peut, ce n’est pas à exclure, mettre à mal le club tout entier, et en premier lieu sur le terrain. Instable en haut-lieu, donc, l’équipe, elle, a été très peu chamboulée cet été, après une belle quatrième place au classement. Jasper Cillessen est arrivé pour garder les bois et Eliaquim Mangala pour garder les places bien chaudes sur le banc. Maxi Gomez, Denis Cheryshev, Manu Vallejo et le Portugais Thierry (!) Correia sont venus en joueurs de compléments d’une équipe qui a plutôt fière allure, avec, entre autres, Dani Parejo, Rodrigo Moreno, Daniel Wass ou Gonçalo Guedes.
Certes, pas de quoi effrayer les trois mastodontes Barça-Real-Atlético, qui semblent toujours aussi forts après ce mercato estival. Mais peut-être de quoi les embêter jusqu’à la fin du championnat ?

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