syndrome sergei semak

À la découverte du “syndrome Semak”

Le « syndrome Semak », c’est quand un club acquiert un joueur qui a fait une très bonne prestation face à lui, mais qu’il s’aperçoit ensuite que le gars est finalement un peu bidon. Ce qui donne un flop, un vrai, comme on les aime (chez les autres). Voici quelques beaux spécimens, triés sur le volet.



Attention, cette maladie peut coûter des dizaines de millions


 

Sergei Semak

On commence évidemment par celui qui donne son nom à cette affection. C’était en décembre 2004, à l’époque où le PSG pouvait se faire tordre 3-1 par le CSKA Moscou en Ligue des Champions, et où le buteur parisien du soir se nommait Fabrice Pancrate. Ébloui par la prestation de Sergei Semak, auteur d’un triplé et ovationné par le Parc des Princes, le PSG, entraîné par Vahid Halilhodzic, récupère le meneur pour 2,5 millions d’euros (ça fait bizarre, hein) en janvier 2005. En un an, le Russe dispute 29 matchs avec Paris, pour 1 but, et ne s’impose pas vraiment aux côtés des Pauleta, Rothen, Ljuboja… Une autre époque, vraiment.

Foued Kadir

Avant l’ère McCourt, les recrues de l’OM avaient fière allure (Mamadou Samassa, Saber Khalifa, Elliot Grandin…). Au début de la saison 2012-2013, Foued Kadir brille, comme son équipe Valenciennes, et fout notamment une raclée 4-1 à l’OM, en septembre. Avec un but et une passe décisive de l’Algérien. Flairant le bon coup, Marseille se l’offre au mercato hivernal suivant pour 500 000 euros –ce qui est déjà suspect. Après 0 but et 0 passe décisive en 518 minutes de jeu, Kadir est prêté à Rennes, alléché par son niveau de jeu, puis au Betis Séville. En D2 espagnole.

 

Andy Carroll

À l’époque, son transfert avait été remarqué : 41 millions d’euros pour remplacer Fernando Torres à Liverpool. Mais franchement, à part les cheveux, un peu longs, on ne voit pas le rapport entre les deux joueurs. Qu’est-ce qui a donc bien pu pousser les dirigeants des Reds à faire un si mauvais calcul ? Peut-être un match de décembre 2010, où Newcastle, grâce à un joli but de loin et une passe décisive d’Andy Carroll, tape Liverpool 3-1. Un mois plus tard, l’Anglais débarque à Anfield avec Luis Suarez. Pendant que l’un plante des buts à tout-va, l’autre ne la met jamais au fond (11 petits pions en deux saisons). Le grand dadais sera « bradé » pour 18 millions à West Ham, en 2013.

 

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Adama Diakhaby

Les Monégasques n’ont pas toujours eu du flair. Pour un Bernardo Silva et un Thomas Lemar, combien d’Adama Diakhaby ? Le 20 mai 2017, l’attaquant de 20 ans, alors à Rennes, sauve l’honneur de son équipe en inscrivant un doublé contre l’ASM (défaite 2-3 tout de même), alors qu’il n’était même pas titulaire au coup d’envoi. Pensant peut-être trouver le successeur de Kylian Mbappé, le Rocher aligne 10 millions pour l’acheter deux mois plus tard. Mais n’est pas Kyky qui veut : après 3 buts en 30 rencontres, le joueur file pour un peu plus de 10 millions chez un gros pigeon anglais, Huddersfield. Où il sera associé à l’ex-Héraultais Steve Mounié, récupéré contre 13 millions. Une attaque à 23 patates, pour 7 buts cumulés en 2017/2018…

 

Christophe Dugarry

Le gars qui avait le « même niveau technique » que Zidane (on ne s’en remet pas de celle-là) a lui aussi évolué en Italie avec, à notre plus grand étonnement, moins de réussite. Avec Bordeaux, Christophe Dugarry, accompagné de manière très superficielle par Zidane (deux passes D), marque un doublé qui élimine l’AC Milan en quart retour de la Coupe UEFA 1995/1996. L’été suivant, Silvio Berlusconi achète son bourreau, Christophe, quand la Juve, de manière surprenante, mise sur Zinédine. Aux côtés de George Weah et Roberto Baggio, Duga inscrira 5 buts en un an, puis ira jouer 10 matchs au Barça en tant que milieu défensif. Une polyvalence probablement due à son indescriptible niveau technique.

 

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Alexander Søderlund

Les buteurs et les Verts, c’est une grande histoire de désamour. Alexander Søderlund fait partie des déceptions, malgré une bonne première impression quand, avec Rosenborg, il trompe Stéphane Ruffier en Ligue Europa (1-1), en 2015. Son profil exotique, dans la droite lignée du Slovène Robert Beric, séduit. La gueule de ses clubs précédents, très « exotiques » également (Namur, Botev Plovdiv, Hafnarfjordur, FK Haugesund…), aurait peut-être dû alerter les dirigeants, qui misent pourtant sur lui pour remplacer le Terminator vert, out pour la saison 2015/2016. Résultat ? Le Norvégien marque trois fois… en deux ans. Soit autant que Beric en 10 matchs, avant qu’il ne se blesse. Erreur de casting, malgré la tronche de comédien du garçon.

 

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L’ami russe du PSG (entraîneur du Zénith Saint-Pétersbourg depuis cet été) aura donc laissé son empreinte sur l’histoire du football. Et attention, le syndrome Semak n’est pas près de s’éteindre, il a frappé plus récemment avec Neymar et le PSG. Qui sera le prochain ?

 

 

© ячеслав Евдокимов – Twitter Histoire_du_PSG – YouTube sindiSS3, Ligue 1 Conforama – Instagram futbol_melumatla, football.bistochaar, alexandersoderlund23