La question de la semaine : le PSG est-il déjà qualifié ?

Vous avez été des centaines à voter et on vous en remercie. Alors, cette question, tout le monde se la pose, surtout après avoir gagné 2-0 à l’extérieur, dans un match où Paris est apparu nettement supérieur à son adversaire du soir, Manchester United. Mais le passé récent du club de la capitale intime à la prudence, vous ne croyez pas ?



Une remontada possible ?


Dans l’histoire de la Ligue des Champions, aucune équipe n’a jamais été éliminée après avoir gagné 2-0 à l’extérieur à l’aller.

C’est arrivé à 15 reprises, la statistique paraît donc significative. La suivante aussi : Manchester United n’a jamais perdu un match européen à domicile par deux buts d’écart. Signe de la performance notable du leader de la L1 face au quatrième de la Premier League, un championnat dont Jean-Michel Aulas doute qu’il soit tant supérieur que ça au nôtre – l’enflammade post-victoire atteint donc même le premier ennemi du PSG.

Une troisième stat pour la route ? Allez : MU n’a gagné qu’un seul de ses dix derniers matchs en phase d’élimination directe de Ligue des Champions. Oui, le PSG a le vent en poupe d’après les chiffres. Mais est-ce qu’on gagne des matchs, et surtout se qualifie en quart de finale de Ligue des Champions, grâce aux stats ?

Bien sûr que non, notamment parce qu’on peut leur faire dire ce qu’on veut. Observez : quand Presnel Kimpembe est titulaire au match aller d’un huitième de finale de la Ligue des Champions, le PSG a 100% de chance de se faire éliminer de la compet’, et 50% de chance de s’en prendre 6 au retour. Et le DJ du vestiaire parisien était bel et bien titu’ à Old Trafford – supporters du PSG, la peur de la défaite vous envahi soudainement ? N’oublions pas non plus qu’en 2016, avant la fameuse remontada, le Barça n’avait statistiquement aucune chance – genre 0% quoi ! – de se qualifier après avoir perdu 4-0 à l’aller. Et le miracle est pourtant arrivé. Avoir un Messi dans son équipe aide beaucoup pour cela, évidemment.

Arrêtons de nous prendre pour des vulgaires Dominique Armand – le Monsieur Stats du CFC, ne me dites pas que vous ne connaissez pas -, et regardons les faits. Si la première période de la rencontre a été serrée et tactique – pour ne pas dire un peu relou -, les joueurs des deux camps ayant surtout peur d’encaisser un but, la seconde mi-temps a, elle, été largement parisienne. Au retour des vestiaires, les joueurs franciliens ont mis le pied sur le ballon et ont ouvert les Mancuniens en deux en inscrivant deux pions en sept minutes. Puis ils se sont repliés pour exploiter les contres jusqu’à la fin du match, sans être réellement inquiété par les stériles attaquants anglais.

Le milieu de terrain de MU, Paul Pogba en tête, a été muselé et dépassé par la qualité technique et de conversation de balle de la formation française. Avec Neymar et Edinson Cavani sur le terrain, gageons que l’addition aurait été bien plus salée, au point même qu’on aurait eu peur d’un remake de 2016 après 4 buts à l’aller.

Le PSG a dominé sans conteste cette première manche, et la perte du meilleur joueur de l’équipe, la Pioche, expulsé pour une semelle sur Dani Alves, semble annihiler totalement les chances des Red Devils pour le match retour. D’autant que les entrées de Romelu Lukaku, de Juan Mata et du 8e joueur le mieux payé d’Europe (!) selon L’Equipe, Alexis Sanchez, n’ont pas rendu United meilleur. Loin de là.

Paris est donc qualifié ? Non, pas encore. Il serait imprudent d’annoncer que c’est terminé et que les Parisiens doivent penser au tour suivant. Car évidemment, tout le monde se souvient de la fanfaronnade qui a suivi la victoire 4-0 du Paris SG face au Barça, avec une presse en transe et Twitter en feu. La douche froide inoubliable du match retour en a été d’autant plus cruelle – ou jouissive pour certains, on ne va pas se mentir.

Certes, le meilleur joueur mancunien ne sera pas là pour aider ses potes Ander Herrera et Nemanja Matic à ne pas se faire étouffer par l’Italien et le Marocain du PSG, Marco Verratti et Marquinhos. Mais on précise qu’il est bien plus dur de remonter quatre buts d’écarts que deux, comme c’est le cas ici. Et que sans José Mourinho, Manchester United n’a connu qu’une seule fois la défaite en 11 rencontres. C’est une sacrée stat ça, non ?
En foot, amis parisiens, tout est possible, et vous êtes bien placés pour le savoir.

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